"Enfant du soleil, tu parcours la mer, le ciel, cherches ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin. Et le jour, la nuit, avec tes deux meilleurs amis, à bord du Grand Condor tu recherches les cités d'or." Ce modeste refrain suffit pourtant à me replonger tête baissée dans mon enfance de jeune breton plein de sucre et de Tang, cet instant merveilleux où rien d'autre n'avait d'importance que ma petite personne, où le but ultime de ma vie consistait à savoir si oui ou merde Esteban, Tao et cette bombe de Zia allait enfin les trouver ces putain de cités d'or à la con.

Aujourd'hui, j'approche doucement mais sûrement de la trentaine, je pense toujours autant à ma petite personne, je suis plus que jamais bourré de sucre (mais plus de Tang, paix à ton âme vieux frère, nous ne t'oublions pas comme nous n'oublierons jamais Captain Choc, racheté par ce petit con de Pepito) et je sais enfin si Esteban et ses copains ont trouvé les cités d'or, devant désormais chercher un autre but à ma vie. Mais j'aime à l'occasion rebrousser chemin et repartir à la découverte de ces mystérieuses cités, enfouies quelque part au fin fond de mes années Banga.

Ce qui étonne aujourd'hui en revoyant une série animée comme "Les mystérieuses cités d'or", c'est que malgré ses défauts techniques inhérents à l'époque (graphisme inconstant, animation limitée, décors à l'économie...), elle demeure d'une ambition surprenante, ne cherchant jamais à prendre de haut son jeune public, mais, au contraire, à l'instruire, à l'embarquer dans une aventure palpitante et pédagogique.

Collaboration franco-japonaise librement inspirée d'un roman de Scott O'Dell, "Les mystérieuses cités d'or" est un mélange efficace d'humour et d'aventure, ancré dans un véritable contexte historique (aspect renforcé par de courts reportages à la fin de chaque épisode), bifurquant petit à petit vers une forme détournée de steampunk et approchant les limites de la science-fiction métaphysique dans ces derniers épisodes.

Nourrie de personnages tous plus attachants les uns que les autres et le plus souvent ambigus (on ne sait jamais de quel côté est vraiment Mendoza), étonnamment sombre et adulte, "Les mystérieuses cités d'or", malgré ses rides et ses baisses de régime, reste une des séries les plus réussis des années 80, qu'il me tarde de faire découvrir à ma future descendance.
Gand-Alf
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Gand-Alf et Emma Peel en série.

Créée

le 1 nov. 2013

Critique lue 4.5K fois

40 j'aime

4 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 4.5K fois

40
4

D'autres avis sur Les Mystérieuses Cités d'or

Les Mystérieuses Cités d'or
Gand-Alf
7

Enfant du soleil.

"Enfant du soleil, tu parcours la mer, le ciel, cherches ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin. Et le jour, la nuit, avec tes deux meilleurs amis, à bord du Grand Condor tu recherches les cités...

le 1 nov. 2013

40 j'aime

4

Les Mystérieuses Cités d'or
vaf
8

Critique de Les Mystérieuses Cités d'or par vaf

L’un de mes dessins animés préférés et oui je l’ai revu adulte. Plusieurs fois même. Pour une fois que l’on ne prend pas les enfants pour des idiots, quel bonheur ! Comme tout bon DA, il marche...

Par

le 28 nov. 2012

13 j'aime

1

Les Mystérieuses Cités d'or
RimbaudWarrior
7

Aztèques carrément mieux avant !

Allez, tous en choeur les zouzous : "Enfant du soleil, tu parcours la terre, le ciel, cherche ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin. Aaaah Ahah Ahah. Esteban, Zia, Tao, les Cités d'OoooOr". Oui,...

le 30 déc. 2016

11 j'aime

10

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

269 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20