Allez, tous en choeur les zouzous : "Enfant du soleil, tu parcours la terre, le ciel, cherche ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin. Aaaah Ahah Ahah. Esteban, Zia, Tao, les Cités d'OoooOr".
Oui, bon, pas très original comme intro, n'empêche que moi, il m'a juste fallu ces quelques notes de générique - peut-être les plus populaires des trentenaires en passe de criser quadras (:/) - pour me remettre direct dans tous mes états nostalgiques. Et ce jusqu'à me donner envie de me retaper la série, pas très longue il faut bien l'avouer avec ses 39 épisodes. Et croyez-moi, ce n'est pas très beau à voir un primo-grisonnant retomber 34 ans en arrière (1982-1984, âge d'or du dessin-animé) alors qu'il n'avait même pas 4 ans et pensait que les Aztèques c'était des sortes de gros melons pleins d'eau et les Mayas des essaims d'abeilles ; ou que les Incas c'était qu'à l'heure du goûter et les Olmèques meilleur avec des champignons...
Cette série franco-japonaise, c'est un peu comme mon premier amour. Ah Zia ! Sensible et obstinée, je crois bien que j'étais "In Love" de la si joliment dessinée brunette inca. Ou plutôt "En Amor" (je ne sais pas lire les quipus). Esteban, sage et généreux, mais atteint de vertige, faisait figure d'exemple à suivre ; tandis que Tao, plus rusé, mais aussi un peu plus égoïste, c'était le bon pote comme on en a tous connu ! ;) Alors franchement, ce clip, avec cette musique, ce grand concon... ce grand condor, et ces trois personnages très attachants, c'est une bombe ! Sans oublier le fameux Mendoza bien sûr, que je n'arrivais pas à cerner (il fera figure de père de substitution pour ces trois - voire cinq - enfants). Ce classieux conquistador, tantôt peu scrupuleux dès qu'il s'agit d'or, tantôt loyal et humain, et sa présence aux côtés de nos jeunes héros, était un gage d'incertitudes et de suspense très bien trouvé. Ses deux comparses, qui me faisaient beaucoup rire (et encore aujourd'hui grâce au bégaiement appuyant souvent des syllabes à "gros mots") restent quant à eux assez basiques dans leur bouffonnerie. Enfin, Gaspard (un autre bouffon) et Gomez, d'abord très méchants, subiront tellement les évènements qu'ils en deviendront sympathiques, et c'est ça qui est chouette, tous ces personnages non-manichéens ; à l'exception des terribles Olmèques (qui me faisaient vraiment flipper), mais dont le background des plus intéressants rattrape le coche.
Voilà, maintenant les présentations sont faites. Sur le fond, la série m'a paru assez inégale : d'excellents épisodes (notamment les 2 premiers et les 3 derniers, ainsi que quelques autres, charnières) valent à eux seuls un "revisionnage". En fait, ces épisodes se centrent surtout sur l'histoire et son lyrisme, avec quelques jolies phases graphiques transcendant le récit et faisant naître de véritables émotions.
A noter également le passage incroyable de la guerre des Atlantes contre le peuple de Mu ; comme tous ceux ayant trait aux machines, à la découverte de leur fonctionnement, et aux énigmes, nous plongeant dans un univers unique de SF côtoyant le fantastique et l'historique. Un cocktail fabuleux.
Malheureusement, bon nombre d'autres épisodes s'axent davantage sur l'action, et là, c'est pas loin de la caca, de la tata, de la catastrophe... L'animation fait souvent peine à voir, et des combats face à toutes sortes d'animaux (parfois géants ???) ont notamment beaucoup de mal à passer. Aussi, le recours à des actions héroïques physiquement invraisemblables, des "cadeaux" ennemis trop nombreux, et autres "Deus ex machina", ont tendance à gâcher le sérieux du récit.
Et pour pinailler, si la musique reste excellente, certains morceaux ne sont pas assez utilisés et d'autres trop, et pas toujours aux bons moments d'ailleurs...
Mais au final, Les Mystérieuses Cités d'Or constituent toujours un grand voyage initiatique foisonnant de références, de magie, et d'intelligence (malgré quelques dialogues parfois naïfs), à l'image de ce petit documentaire ponctuant chaque épisode, narré par le voix envoûtante de Jean Topart. Des reportages tournés à l'époque par la chaîne japonaise NHK, faisant d'une pierre deux coups en contribuant à ce que la série colle au mieux à la géographie latino-américaine et à la culture précolombienne... On était vraiment à mille lieues des impératifs économiques actuels qui ont massacré cette pseudo-saison 2 commandée par ces olmèques de TF1...
Au revoir, à bientôt. :)
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Moyenne : 7,46/10