Critique à chaud de la saison 2

Avec une saison 2 voyant le jour 30 ans après la saison 1, Les Cités d'Or est un cas peu fréquent de série soumise à une critique dont les standards ont largement évolué, mais surtout les publics ont évolué au cours de cette période. Les enfants des années 80 sont les quadras d'aujourd'hui (sans parler des plus âgés). Et il me semble que toute tentative de critique raisonnée de la saison 2 (et des suivantes évidemment) doit tenir compte de ce biais et s'efforcer de le tenir à distance.

Enfant des années 80, j'ai d'excellents souvenirs de la saison 1, mais je me souviens également m'être fracassé devant la contrainte de devoir regarder les épisodes un par un, tous les soirs. N'y étant pas parvenu, je l'avais largement oubliée, jusqu'à ce que la paternité me conduise à rechercher des séries pas trop neuneus pour mes jeunes enfants.

En lançant la saison 1 avec mon fils aîné de 6 ans et demi, je n'avais pas encore décidé si je prolongerais ou non avec les autres saisons. Pour les raisons expliquées plus haut, cette saison 1 était pour moi un quasi-premier visionnage, tant la trame m'avait échappé quand j'étais enfant. Il m'est apparu rapidement que malgré le vieillissement du graphisme, la saison 1 restait une fabuleuse référence en tant que série d'aventures. Evidemment, en tant qu'adulte, je voyais bien les limites dans la caractérisation des personnages, mais je ne perdais pas de vue que cette série s'adresse à des ENFANTS.

Après avoir vu seul les deux premiers épisodes de la saison 2, je me suis laissé tenter, mon fils et moi venons de terminer cette saison 2. Et mon regard va trancher nettement avec un certain nombre d'avis déjà postés ici. La saison 2 - en attendant les saisons 3 et 4 - n'est pas une haute trahison de l'esprit de la saison 1. Elle présente, par contre, quelques caractéristiques, que je trouve, pour ma part, parfois assez positives :

• Commençons par ce qui fâche vraiment : le générique de début, qui est une reprise de celui de la saison 1, est une véritable catastrophe, il serait revisité en vue de l'Eurovision que le résultat serait le même.
• D'une manière générale, la bande originale ne restera pas dans ma mémoire, contrairement à celle de la saison 1.
• Plusieurs personnages majeurs évoluent. Et notamment Zia, qui dans la saison 1 n'existait essentiellement comme moteur narratif qu'en appelant Estéban au secours. Dans la saison 2, elle apparaît plus mâture, plus autonome et plus courageuse. Pour dire les choses clairement, Zia - et pas seulement son médaillon - n'est plus un simple élément du décor.
• Un relatif mauvais point, Tao est par contre un peu plus effacé dans cette saison 2. Son génie et son côté débrouillard en faisaient un personnage majeur de la saison 1. Dans cette saison 2, il est plus en retrait. Le couteau suisse de la saison 2, c'est plutôt Ambrosius. En fait, cette saison 2 fait nettement ressortir le couple Estéban-Zia, les deux Elus, Tao n'a que les miettes et il le vit assez mal. Toujours au registre Tao, sa réaction en apprenant qu'Esteban descend des Atlantes est franchement puérile, loin, bien loin de l'image du garçon courageux et dévoué qu'il était dans la saison 1. Ajoutons le côté vantard, déjà existant dans la saison 1 mais omniprésent dans la saison 2. Les scénaristes de la saison 2 n'ont pas trouvé, selon moi, la place adéquate pour Tao.
• Le personnage de Mendoza est plus sombre, plus renfrogné, dans la saison 2. Il sourit beaucoup moins. Ce n'est pas un gros problème pour moi, du moment où son positionnement, tel qu'il apparaît à la fin de la saison 1, ne crachant pas sur l'or mais désireux avant tout de protéger les enfants, n'est pas modifié. Pour le reste, il est toujours fort et rusé, et il est le premier, quasiment le seul en réalité, à se méfier dès le départ du personnage d'Ambrosius. Ce en quoi il n'a pas tort !
• Les civilisations visitées, et leur présentation... Je trouvais très intéressante la saison 1, je trouve que la saison 2 ne l'est pas moins. On visite la Chine, ses temples Shaolins, sa capitale, sa Grande Muraille, son Himalaya. Le scénario a son lot de passages secrets, de portes dérobées, d’événements surnaturels… On reste bien dans le ton de la saison 1. Un changement tout de même, il n’y a qu’un seul véritable antagoniste, Zarès, et nos héros ne sont pas sans arrêt les acteurs involontaires de batailles entre tribus voisines. La Chine se présente comme relativement accueillante pour Estéban et sa tribu, et c’est très bien comme ça.
• Terminons sur les graphismes, évidemment ils sont autrement plus agréables dans cette saison 2. Mais là, la comparaison ne pouvait qu’être défavorable à la saison 1…

Bref, je retrouve beaucoup de mes petits dans cette saison 2. Quant à mon fils, il n’a pas noté de changement radical de ton ou de rythme entre les saisons 1 et 2. Il me demandait à la fin de la saison 1 si nous pourrions aller un jour voir la cordillère des Andes, le Machu Picchu et les temples mayas, il me demande désormais aussi d’aller visiter un temple Shaolin, Pékin et la Grande Muraille. Et c’est bien là l’essentiel.