Bon bah ça tourne carrément à la sauce Potter, l'actrice même ressemble à Hermione, petit visage mutin plein de jugeote et de courage, un poil garçon manqué dans les traits, pas grand chose, mais c'est le genre de visage que l'on appelle bouille, mimi à la Daniel Radcliffe, mi-irrésistible, mi-inquisitrice. Caractère trempé dans un petit corps, prêt à en découdre, qu'à pas peur des fantômes.
Moi je connais bien Harvey, Zelda, Hilda, Salem... c'est mon enfance. Le directeur aussi, autoritaire réactionnaire un poil à cran (ils sont deux dans cette version puisque il y a deux écoles), parfait petit mortel en épouvantail mysogine (bel et bien gravos cela dit) sur lequel Sabrina se fait les dents. Faut dire qu'elle a du pain sur la planche : à terme c'est le démon lui-même qu'elle combattra, sorte de grand bouc rouge qui se tient debout sur ses pattes arrières, sabots poilus, turlututus.
Deux écoles : le lycée et Poudlard, l'école des Arts invisibles. Sabrina est tiraillée donc, entre le monde des mortels et le monde de la magie, entre le monde de la féminité amoureuse et celui de la sorcellerie misanthrope, les cauchemars sont récurrents mais Sabrina les affronte au calme, le petit sourire en coin toujours. La peur est dans l'imagination, ô combien puissante, dans le réel le monstre est une farce, et si l'actrice s'amuse nous aussi, l'horreur n'est qu'un prétexte, pour l'extraordinaire, pour l'action, pour en prendre plein les yeux.
Je m'attache aux personnages comme je l'eus fait gamin, petit cocon de kitsh un poil plus glauque ici. Les deux sorcier(e)s de mon enfance, Harry et Sabrina, m'ont surpris à s'être caler sur ma croissance.
Bémol: je n'en suis qu'à l'épisode 4 donc je garde espoir, mais grosse déception que de ne pas retrouver le chat Salem authentique et hilarant, celui qui parlait et voulait conquérir le monde !