Newark, New Jersey, la famille Soprano, dirigée par Tony règne sur la ville. Sujet de terribles crises d'angoisse, Tony consulte une psy, Jennifer Melfi. Le hic, c’est que dans le Milieu, consulter un psy signifie être dérangé du bocal. Et qui sait ce que le patient pourrait raconter sur le divan… En dehors de ce binôme insolite, la série se concentre sur les deux familles de Tony Soprano. Il y a celle au sens propre composée de sa femme, Carmela, et de leurs deux enfants, Meadow et Anthony Jr. L’autre famille est celle des affaires, avec son consigliere Silvio, ses capo et les hommes de main, dont le QG est l’arrière salle du Bada Bing, un club de striptease où les employées ont des arguments très convaincants.
James Gandolfini qui incarne Tony, porte sur ses larges épaules les membres de ses familles. Leader charismatique, ce gangster se montre souvent de bonne humeur malgré de terribles crises de colère. Mais sous ses allures de gentil nounours et ses yeux tristes, Tony sait se révéler dur et implacable afin de garder la maîtrise de la situation. Gandolfini joue à la perfection ce rôle d’anti-héros. On comprend vite qu’il vaut mieux l’avoir de son côté que de se le mettre à dos. Du coup je me faisais souvent la réflexion devant ma télé: «Dude t’es trop con ! Tu cherches Tony, tu vas le trouver !»
Tony entretient des relations très compliquées avec deux personnages clés appartenant à ses deux familles. D’un côté son neveu, Christopher Moltisanti, interprété par Michael Imperioli, véritable tête brulée que Tony n’arrive pas à contrôler. De l’autre son oncle, Corrado «Junior» Soprano incarné par l’excellent Dominic Chianese, qui ne supporte pas l’idée de laisser son neveu diriger les affaires. Christopher et Junior vont être la source de beaucoup d’ennuis pour Tony au fil des saisons.
Les Soprano fût l’apogée de la carrière de Gandolfini, mais quelque part la série fût aussi sa fin. À la manière d’un Mark Hamill qui incarnait Luke Skywalker dans la saga Star Wars, Gandolfini n’a pas pu se défaire de l’image de Tony Soprano. Ce rôle lui colla la peau le reste de sa carrière si bien que pour beaucoup, moi y compris, James et Tony ne forment qu’un. Navrant quand on pense à la qualité de l’acteur et à sa présence charismatique…
Les Soprano est certainement une des meilleures séries réalisées jusqu’à présent. Le casting est remarquable, les dialogues sont géniaux et l’évolution des personnages rend la série haletante. S’inscrivant dans la lignée des films sur la mafia de Coppola et Scorsese, Les Soprano n’a pas grand-chose à leur envier en termes de qualité. Merci David Chase et HBO pour ces 6 saisons de pur bonheur! RIP James Gandolfini, tu étais un grand parmi les grands à mes yeux!