Les Supers Nanas, diffusée en 1998 sur Cartoon Network, est une série qui nous emmène dans une ville où le crime ne fait pas long feu face à trois héroïnes miniatures aux grands yeux et à l’air inoffensif… jusqu’à ce qu’elles balancent des coups de poing explosifs ! Nées d’une expérience ratée du Professeur Utonium, Bulle, Belle, et Rebelle – les trois petites filles créées avec du sucre, des épices, et une bonne dose de Chemical X – dédient leur existence à protéger Townsville des méchants les plus farfelus, dans une combinaison de douceur et de violence hilarante.
La force de la série réside dans ses héroïnes elles-mêmes : Bulle, la douce et naïve qui parle aux animaux ; Belle, la leader sérieuse et droite ; et Rebelle, la rebelle (comme son nom l’indique) qui adore se battre et n’a pas froid aux yeux. Leur personnalité est aussi pétillante que leur palette de couleurs : chaque Supers Nana a son propre look et sa propre approche de la justice, ce qui mène à des scènes aussi drôles que chaotiques. Leur quotidien ? Sauver Townsville de méchants excentriques et ridicules, tout en jonglant avec des préoccupations de filles qui vont encore à l’école primaire.
Côté méchants, Les Supers Nanas ne manque pas de piment : on a Mojo Jojo, un singe génie du mal avec un cerveau surdéveloppé (et exposé, rien que ça), la Princesse Morbucks, une petite peste prête à tout pour faire partie des Supers Nanas, et l'inquiétant Lui, un diable à talons hauts et voix flûtée, mélange improbable de froufrous et de sadisme. Ces méchants sont plus délirants que terrifiants, et leurs plans diaboliques tombent souvent à l’eau à cause de leur propre absurdité. Mais le spectacle est garanti, car chaque confrontation est un prétexte à une déferlante de super-pouvoirs et de répliques mordantes.
Visuellement, la série adopte un style minimaliste mais efficace, avec des couleurs vives et des designs anguleux qui rappellent un livre de coloriage un peu psychédélique. L’animation, volontairement simplifiée, met en avant les expressions exagérées et les combats explosifs. C’est un univers en 2D où la violence cartoonesque est à l’honneur, mais toujours enrobée dans un humour décalé qui adoucit l’ensemble. Les Supers Nanas frappent fort, mais toujours dans un tourbillon de couleurs bonbon et de sonorités mignonnes.
Cependant, le schéma "méchant du jour" peut vite tourner en rond : chaque épisode voit Townsville confrontée à une nouvelle menace, et les Supers Nanas doivent intervenir en cassant tout sur leur passage. À la longue, l’enchaînement des bagarres et des répliques peut paraître un peu répétitif, surtout pour les spectateurs qui cherchent une progression dans l’intrigue ou un développement de personnages. Ici, on reste surtout dans la caricature et le comique de répétition, ce qui fait le charme de la série mais peut aussi en limiter la profondeur.
En somme, Les Supers Nanas est une série qui jongle entre action déjantée et humour loufoque, idéale pour les amateurs de parodie de super-héros et d’univers pop acidulé. Elle ne se prend jamais au sérieux, et c’est précisément ce qui la rend attachante : on ne regarde pas Les Supers Nanas pour l’introspection, mais pour voir trois petites filles surpuissantes éclater du méchant à tour de bras dans un monde où le ridicule est roi. Si vous aimez les combats où les paillettes se mêlent aux explosions et où le sucre côtoie les poings, cette série est une plongée dans le chaos adorable. Mais si vous cherchez de la subtilité… ces héroïnes sont sans doute un peu trop sucrées et épicées pour vous.