Sous ses dehors de conte télévisé pour la jeunesse, Les voyages de Gulliver est incroyablement futé. Essentiellement destiné aux enfants, il permet aux jeunes de 7 à 77 ans de porter un autre regard sur la folie par la mise en scène de la frontière poreuse entre fiction et réalité. Il est en cela remarquable que la distance entre l'éveil et le rêve soit amoindrie par le parfait enchainement des plans entre les deux univers. Le téléfilm ne se prive d'ailleurs pas de reproduire l'absurdité définissant par essence ces rêves. Grâce à l'attention portée sur le sens de la métaphore, le spectateur est conduit à un certain relativisme de l'existence propice à la réflexion. Il apparaît alors que ce conte est tel que l'histoire du Roi sage opposé à son peuple rendu fou par la source convoitée par tous. Pour finir, il est évident que le téléfilm n'a pas été réalisé au rabais, puisqu'il compte pas moins de trois heures, qui filent comme un éclair ; au chocolat, bien sûr...