Mais quelle bonne quinzaine ! Après avoir dévoré l'excellentissime My Mister, me voilà tout heureux d'avoir enchaîné immédiatement avec cette série policière. Pourtant, c'était pas gagné d'avance. Comme je suis du métier, je suis souvent déçu du manque de réalisme des séries parlant de l'univers policier. Ici, on suit 3 candidats policiers, de leur entrée à l'école de police (pas de la rigolade cette école de police coréenne), à leur première affectation dans un commissariat de quartier (pas tranquille du tout). Et l'apprentissage du métier ne va pas se passer sans mal. Notamment parce que vu ce qui est montré en termes de règlements internes et de règles d'engagement, le travail de policier en Corée est encore plus à plaindre là-bas qu'ici. Un exemple : l'arme du policier coréen est chargée de 4 cartouches, dont une à blanc, pas une de plus. Qui sortirait patrouiller dans ces conditions chez nous? La série s'attache à montrer à quel point un policier coréen (mais c'est vrai aussi chez nous) se trouve en permanence sur le fil du rasoir quand il intervient. Trop gentil, il ne se fait pas respecter, mais trop réactif, il peut être accusé de violence non nécessaire et perdre son emploi. La série s'interroge aussi très fort sur le sens du devoir et sur le corporatisme. Le corporatisme dans un métier, c'est comme le nationalisme pour un état : un cancer. Le casting de la série est impeccable, que ce soit pour les rôles des jeunes candidats policiers ou des anciens. Les histoires d'amour n'ont pas une place prépondérante comme dans d'autres dramas, mais elle n'en sont finalement que plus intéressantes. Enfin, la bande son est magnifique, et plusieurs jours après avoir terminé la série, j'écoute toujours en boucle certains morceaux en anglais ou en coréen qui m'ont particulièrement touché.