Cette série en 9 épisodes, diffusée 3 par 3 en première partie de soirée sur France 4 (ou prime-time pour les talibans de l'anglicisme), a bien mérité son créneau horaire... si l'on a survécu aux 3 premiers épisodes!!
Une série produite par Calt Prod (Kaamelott, Caméra café, SODA,...) qui s'attaque à la participation française au conflit afghan pouvait faire craindre le pire:
Et bien....ça n'est pas passé loin.
Passées les premières minutes du combat introductif qui surprennent par le rythme et l'impression d'être lâché au milieu des balles sans connaître personne, les gènes des formats courts humoristiques chère à la Production reprennent l'assaut et on se rappelle tout de suite que, oui, c'est français, môssieur:
Les moyens sont limités (les costumes forment un patchwork de tout ce que l'on pourrait trouver un jour de solde dans un surplus militaire), les décors sur fond verts tranchent vraiment avec les décors réels (que je suppose être les Alpes), les incohérences de background sautent aux yeux (grades dans le mauvais sens, armes qui changent, véhicules probablement récupérés à la casse avec le "R" de réforme sur la carrosserie,...)
Mais surtout... surtout... ces passages d'humour et certains jeux d'acteurs qui sentent bon "l'école Kamelott" mais qui ne se prêtent absolument pas à l'ambiance de cette série (mention spéciale à Grégory Montel qui en fait parfois des caisses). Le point culminant étant le passage
Dubsmash (playback vidéo sur une chanson pour ceux qui ne suivent pas au fond, comme moi)
qui m'a donné l'envie de zappé sur une chaîne de nantis intellectuels telle que NRJ12.
Alors pourquoi une note de 8 après tout ça?
Parce que Fred Scotlande (créateur, scénariste, réalisateur et accessoirement un des 2 personnages centraux de cette histoire) a réussi à m'avoir.
Les 3 premiers épisodes m'avaient laissé plus que dubitatif. Les 3 suivants m'ont scotchés.
Comme si le créateur de la série avait dû tourné devant les pontes de la Production, qu'il leur avait montré ce qu'ils voulaient voir et qu'une fois tous partis au resto, il avait pu tourné comme il le voulait.
Car j'imagine que c'est une volonté de M. Scotlande d'utiliser les 3 premiers épisodes afin de poser ses personnages dans un décor sérieux de par le contexte et d'accentuer leurs faiblesses avec un humour un peu lourdingue pour mieux en jouer par la suite.
Le rôle du Padre en est le meilleur exemple.
La série décolle enfin, telle un Transall rempli de commandos-parachutistes. Les moments "poétiques" et sérieux sont habilement équilibrés par un humour beaucoup plus fin, moins exubérant et la journaliste, très bien interprétée par Charlie Bruneau, en est l'incarnation même dans ses relations avec le monde des militaires.
Certes, les moyens sont pauvres, certaines "maladresses" (fond verts, incohérences) nous font un peu décroché de l'univers, mais on pardonne.
Car le pari était osé.
Et "Qui Ose Gagne"