Un pari risqué que celui de faire une série de 10x26' légère et onirique sur l'Afghanistan. Si on ferme les yeux avec clémence sur les limites budgétaires qui gâchent parfois le plaisir du visionnage (on est chez France 4 hein), la série tient ses promesses. Le mélange des genres fonctionne, la réalisation est ambitieuse, et le casting solide : mention spéciale à Olivier Charasson, qui livre de grands moments d'anthologie dans le rôle du Padre et réussit à nous émouvoir sur la fin. Ce mec a du Will Ferrell en lui.
Mais malgré cinq premiers épisodes qui jonglent habilement entre comédie bien dosée et pointes d'émotion, la deuxième moitié de la saison s'égare dans de longs plans musicaux et contemplatifs (parfois 2 séquences de plus de 5 minutes, sur un épisode de 26 minutes ça fait beaucoup...) et nuisent au rythme de l'action. Action dont on perd d'ailleurs le fil dans les trois derniers épisodes, à cause de nombreuses ellipses et d'un découpage plutôt aléatoire, comme si la fin de la saison avait été tourné comme un film d'une heure puis découpé en 3 parties un peu au hasard... Par ailleurs, le réalisateur/acteur principal Fred Scotlande s'offre un numéro de cowboy un peu ridicule pour clore le tout, qui détonne avec la mélancolie des premiers épisodes. Dommage. On retient quand même la prise de risque et l'ambition qui émanent de cette production Calt (Kaamelott, Hero Corp...) Car en matière de séries françaises, les petits essuient les plâtres, mais ce sont eux qui œuvrent pour le progrès de l'ensemble de la production.