Parmi le flot de nouveautés disponibles dans le catalogue Netflix on trouve, perdu au beau milieu de séries pour ados qui pensent bien, ce documentaire au titre trompeur : Losers, soit une petite dizaine de portraits de sportifs qui ont connu un échec cuisant au cours de leur carrière.
La crainte d'assister à d'amères déballages planait au dessus du projet. Il n'en est rien, le spectateur n'est à aucun moment placé dans la position d'un psy compatissant qui recueillerait les regrets de ces "perdants".
Si la dimension de lose est bien présente dans chaque récit, ces petites désillusions précèdent de grandes victoires personnelles : Un boxeur qui s'est trompé de vocation et se découvre une passion inattendue, un coureur perdu dans le désert qui cherche à survivre, un curleur qui sacrifie la beauté du jeu pour surmonter un échec, un génie du basket trop dispersé pour réussir...
Tous ces histoires remontent parfois à plusieurs décennies, les principaux intéressés en parlent avec distance, lucidité et même amusement. Ils confirment ce que nous savons tous plus ou moins, la victoire n'est pas une fin en soi, et on en apprend plus sur soi-même dans l'adversité que dans le reflet des médailles.
C'est tout bête, mais ça fait relativiser les défaites du PSG en Ligue des Champions. Peut-être que Thiago Silva fera un jour quelque chose de positif de toutes ces défaites improbables (un hôpital pour enfants lépreux ? un abri pour chiens errants ?).