Ça fait un an que je suis inscrit sur Sens Critique et pour tout vous dire ça fait un an que j'ai envie d'écrire une critique sur Lost. Mais j'ai préféré attendre afin de bien choisir mes mots, car Lost est plus qu'une série, c'est un monument, une oeuvre qui marquera une génération toute entière.
Lost et moi, on s'est rencontrés grâce à un magazine de programmes télé. En première page de celui-ci, on pouvait apercevoir nos chers disparus débraillés, inquiets, le regard tourné vers l'horizon, les pieds encrés dans le sable fin d'une plage et en arrière plan les restes du Vol Oceanic Airlines 815. Autant dire que pour le jeune homme de 14 ans que j'étais à l'époque, cette première page m'a captivé. A partir de ce moment-là, ma vie n'a été qu'une longue attente jusqu'à l'été et la diffusion du premier épisode de Lost...
Lost c'est une île certes, mais Lost c'est avant tout des naufragés, des hommes et des femmes qui se trouvent au carrefour de leur vie. L'île est pour eux un moyen de rédemption, un moyen de prendre un nouveau chemin. L'île est en réalité un écrin pour ses âmes en perdition mais aussi un miroir qui leur ait tendu afin qu'ils se confrontent à leurs actes. Cet état de fait est brillamment mis en scène par J.J Abrams et Damon Lindelof, qui privilégie un récit audacieux composé de flashback, de flashforward et de flashsideways, mais qui garde toujours les disparus comme point d'ancrage.
4-8-15-16-23-42, 6 nombres qui résument à eux seuls, les mystères qui entourent l'île et pourtant ces nombres erratiques font partie d'un plan ineffable. Et c'est ça la seconde grande force de Lost : mettre le spectateur dans un état doute et d'inquiétude permanent. L'île est un personnage mais contrairement à ses occupants, lui est insondable.
Voilà maintenant 4 ans que j'ai quitté l'île et la seule chose que je désire c'est d'y retourner. Je me sens comme orphelin, je ne sens plus le sable sous mes pieds, je n'entends plus le bruit de l'océan ni celui des sons discordants de l'île. Je suis incomplet, il me manque une partie de mon être, cette partie qui est restée sur l'île...