Oui, comme Ian Curtis le disait si bien, l'amour nous séparera.
Et c'est bien mon cas avec cette deuxième saison de Love sans réelle saveur, au point que je doive rétrograder ma note de 8 à 5.
Pourtant Judd Apatow continue de me convaincre en temps que scénariste de Girls.
C'est d'ailleurs précisément ce qui m'a amené à la série Love.
Mais malheureusement force est de constater que l'on tourne vite en rond une fois l'amour révélé.
Certes Gus et Mickey sont des acteurs talentueux. Je n'aime pas spécialement Mickey qui est plutôt un personnage pesant, qui ne s'exprime que très peu, et qui tire la tronche la plupart du temps ou à la moindre contrariété. Non vraiment, hors mis la plastique séduisante, rien ne m'obstinerait à pousser d'avantage cette aventure. Mais bon, après tout, c'est peut être aussi là que se situe l'ingéniosité de Love : ne pas nous dépeindre des personnages trop lissés, trop parfaits, exactement comme Hannah dans "Girls".
La naissance des amours, leurs balbutiements, leurs espoirs demeurent toujours un sujet fascinant au cinéma, quand c'est dirigé d'une main habile, d'où ma note de 8 au départ (Saison 1), mais ensuite que reste t il à dire?
Et bien en fait rien. Les épisodes de la saison 2 se succèdent, sur une base scénaristique très pauvre :
(une sortie en ville, la rencontre du père, ah ben tiens, ils n'ont qu'à prendre des champis, hop ça nous fait 30 minutes)
Au final on finit par se lasser des personnages. On en viendrait même à penser : "bon allez, séparez vous, et qu'on en parle plus."
C'est là que je me dis que cette série aurait pu devenir brillante, si au lieu de se focaliser sur une histoire unique, on basculait sur l'amour d'un couple qui avait une place secondaire dans la saison précédente, de sorte que Love puisse s'écrire avec un grand L, et traite des amours dans toute sa complexité, sa pluralité, et devienne profondément humaniste et source inépuisable de réflexion, de splendeur et de décadence, un peu comme Black Mirror le fait à travers chaque épisode.
Malheureusement, Gus, Mickey, Judd, nos chemins se séparent ici.