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Remarque :
Il est assez difficile de présenter une série, car elle est susceptible d'évoluer au cours des saisons, et donc de s'améliorer, ou à l'inverse se dégrader. Notez bien que je rédige cette critique alors que la saison 1 vient de s'achever et que je la note moi-même à la généreuse note de 08/10 (07.53/10 si on veut être exact et précis...)
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Le résumé du concept de la série se fait assez bien au début de chaque épisode : Au commencement, Lucifer a été condamné à garder la porte des Enfers pour l'éternité... jusqu'à ce qu'il décide de prendre des vacances...
C'est ainsi que l'un des fils de Dieu (présenté ainsi dans la série, je ne veux pas initier un débat de convictions !) se retrouve sur Terre et qu'il s'arrange pour devenir consultant du NYPD car une belle policière lui a tapé dans l'oeil. Il est donc présent sur les scènes de crimes où il drague sa collègue, tout en essayant de coincer le criminel qu'il tient malgré tout à punir personnellement, et ce quand il ne vit pas de sa vie de débauche et qu'il ne se tatane pas avec son frère Amenadiel, chargé de le ramener en Enfer.
La série a un grand et fort potentiel. Cependant, il faut savoir que les notes que j'ai mises sont ainsi parce que j'aime ce genre de série où il n'y a pas de grandes réflexions à poser. À chaque fin d'épisode, il n'y a pas vraiment besoin de pousser de grands calculs pour anticiper les envies et les actes des uns et des autres, et le peu de fois où ça arrive, la réponse est donnée à l'épisode suivant.
Du coup, permettez-moi de commencer par les reproches les plus évidents à lui faire..
Tout d'abord, la série use de recettes passe-partout très popularisées aujourd'hui par des séries au talent égal ou plus grand ! Le héros est un personnage classieux, riche et déconnecté des réalités de notre monde (mettons... Barney dans How I Met Your Mother) qui parle avec l'accent si sophistiqué et raffiné des Brittaniques (Docteur Who) et qui décide de rejoindre la police pour draguer et impressionner la fille qui lui a tapé dans l'oeil (Castle).
Ensuite, le méchant. Le grand vilain pas beau aux dents moches n'est pas celui que l'on croit, et quand il est révélé, il s'avère être un grand sadique malsain qui respecte tous les clichés les uns après les autres du vieux ripoux qui a des idées pour manipuler les gens. Vu et revu et re-revu. Le méchant de la saison 1 a le charisme d'une boîte de conserve vide que l'on jette dans le sac de tri (on reconnaîtra quand même le côté écolo qui recycle les idées des autres...)
Enfin, et là, je vous préviens, c'est du domaine de la spéculation, je ne suis pas certain que le Lucifer de Vertigo (plus ou moins DC Comics pour ceux qui ne connaissent pas) ressemblait vraiment à ce Lucifer. En voyant la série, j'ai l'impression qu'ils ont pris pas mal de libertés sur l'Univers et le personnage.
Cependant, comme je le disais plus haut, la série a du potentiel qui reste encore possiblement à éclore, et certaines idées sont bien exploitées.
Pour commencer, et ce, juste parce que j'aime bien ça, le nombre de jeux de mots sur l'identité démonico-divine de Lucifer sont amusantes et plaisantes. Les "Speaking of the me" ou les "- Oh my God ! - Why do you have to talk about my Father in this intimate moment we share ?" tombent toujours à point nommé, et même si on finit par les anticiper, on en vient à les désirer.
Maintenant, plus concrètement, et moins subjectivement, il y a des éléments de réalisation tout à fait intéressants. Lucifer ne cache absolument son identité divine. Mais les gens le croient rarement. C'est notamment le cas de sa psychologue (ce n'est pas un spoil, ça arrive à la fin de l'épisode pilote) qui pense qu'il parle par métaphore. Et il est assez incroyable de voir que la vraie vie dont Lucifer parle colle très bien à des explications de syndrômes en psychologie. L'ambiguïté quand on écoute Lucifer parler de ses problèmes est maintenue comme fil rouge dans la série.
Les raisons de la venue de Lucifer et de sa "rébellion" envers son Père sont égrainées au fil de la série et sa remise en question progressive est très bien réalisée et donne un intérêt second à la série.
Enfin, le cliff hanger qui clot la saison 1 vaut son pesant d'or et promet de grandes choses. Je le trouve brillant et assez bien réalisé pour que l'on ait (entendez "pour que moi j'aie") envie de voir la suite dès sa sortie.
Lucifer n'est pas la série du siècle. Elle n'apporte rien de nouveau à ce genre de séries. Sans dire que l'on a juste à poser son cerveau devant (c'est quand même pas un truc d'arriérés), il n'y a pas besoin de se casser la tête sur l'intrigue comme devant House of Cards par exemple. Mais c'est une bonne série qui fait rire et détend. Et qui peut avoir un beau petit avenir si la saison 2 est à la hauteur de ce que la fin de la saison 1 annonce.