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ATTENTION: cette critique est écrite à la fin de la première vague de diffusion de Netflix, c'est-à-dire que seuls les 6 premiers épisodes (sur 12) ont été visualisés. Cette critique est donc susceptible de changer à la fin de la deuxième vague de diffusion. Merci de bien le comprendre. */
Bronx, 1977. Un jeune homme, Ezekiel, bon élève et doué avec les mots va vivre de gros tournants dans sa vie, un peu tous en même temps, et va devoir faire des choix. La fille qu'il aime a une chance d'accéder à la célébrité grâce à sa voix magnifique, sa professeur le pousse à postuler à une bourse d'études à laquelle il pourrait avoir accès, et ses amis fondent un groupe de rap avec lui.
Je dois reconnaître que je ne vois pas de points négatifs à cette série, aucun petit reproches à lui faire, même minime. On retrouve pleinement la qualité Netflix. Et si l'on se demande pourquoi il n'y a que six épisodes, une rapide recherche wikipédia révèle que Netflix a séparé la diffusion de la première saison en deux parties. Mais on y apprend aussi que c'est la série la plus chère de Netflix, ce qui, en soi, est déjà un gage de qualité.
Le scénario est somme toute excessivement simple. Simple tellement la vie à l'époque est simple dans le Bronx de l'époque : tu te lèves, tu bosses pour gagner ta vie ou tu vas à l'école, tu retrouves ensuite tes amis et tu évites les emmerdes avec les papa-big-boss pour ne pas te retrouver à l'arrière d'un coffre de bagnole qui s'enfonce dans un fleuve. Mais c'est cette simplcité qui donne la beauté du scénario. Laissons un peu les bonshommes qui courent sur les toits en collants et cagoule-démon, ou encore les jeunes femmes à force surhumaine, mais reprenons simplement la vie merdique des américains les plus pauvres dans les rues du Bronx.
La réalisation est brillante. L'image a un côté "analogique", comme si les caméras numériques Ultra-over-méga-HD 3D bluetooth wifi téléphone micro-ondes nespresso que l'on peut trouver aujourd'hui avaient été mises de côté pour reprendre une caméra d'époque. L'idée, presque logique dans l'idée de réalisme de la série, n'en demeure pas moins très bonne et vraiment bien exploitée.
L'ensemble de la série est cohérente, homogène. Elle sait très bien transmettre les émotions au spectateur, de la peur à la joie, en passant bien sûr par l'espoir et la souffrance. Il n'y a pas un seul faux pas, et le jeu des acteurs y aide beaucoup. Il sont tous justes, exactement comme il le faut, avec un jeu ni trop appuyé pour que l'on se sente dans une oeuvre de fiction, ni trop sérieux pour qu'on se trouve devant un documentaire. C'est une reconstruction fictive pertinente et captivante.
Finissons bien sûr par l'élément central de la série. Ce qui fait son intérêt, ce qui atise notre curiosité, c'est la bande son, bien sûr. Celle-ci ne peut admettre qu'un seul adjectif : EXCELLENTE. Nous allons suivre deux groupes principaux : celui d'Ezekiel qui va évoluer dans le rap, le hip-hop, le break-dance, et le groupe de Mylene qui va évoluer dans les mondes de la disco, du gospel, du blues... Le premier est pertinent dans son texte, le second est envoûtant dans son interprétation, mais summum du summum : les deux se confondent et se mélangent bien, se sublimant l'un et l'autre. On ne peut qu'être séduit. Et si certains trouveront certains passages musicaux un peu capillotractés ("Allez, vas-y, envoie une chanson en impro et je te cale une musique parfaite dessus, comme ça, au feeling !!"), il faut savoir premièrement que certaines personnes en sont capables, même s'il faut auparavant avoir eu beaucoup de contacts avec la personne pour comprendre comment elle va fonctionner, et que deuxièmement, l'oeuvre reste une fiction, alors pardonnons cet écart un brin surréaliste, mais qui reste vraisemblable...
Au bilan, The Get Down, au moins sur ces six premiers épisodes, est une série excellente, qui retranscrit assez fidèlement la vie dans le Bronx dans les années 70, tout en nous faisant rêver et en nous servant un spectacle musical que l'on peut regarder avec délectation et sans se prendre la tête. Je dirais même qu'elle saura vous détendre et vous mettre de très bonne humeur.