Quand les beaufs mènent la dansent
Louie C K est certainement un grand fan de Larry David. Aussi bien dans ses thématiques que dans la forme que prennent ses séries, on y retrouve l'esprit du vieux lurons. Avec une touche personnelle bien sûr. La façon d'arriver aux mêmes conclusion est différente. Ca frôle l'absrude aussi, c'est plus réaliste que moralisateur, mais ce ne sont pas exactement les mêmes gags. Déjà, Louie autorise un langage nettement plus grossier. Je dois dire d'ailleurs que les premiers épisodes m'ont laissé sur une impression mitigée. Il y avait de bons gags, mais la vulgarité semblait un peu trop gratuite. Puis, le ton s'est un peu plus nuancé, les gags ont été mieux construits, et la vulgarité a pris moins de place. Toujours présente, ho oui, mais pertinente. C'est devenu un langage familier. Un langage du quidam. Je n'irai pas jusqu'à dire que Louie CK se fait le porte parole de l'américain moyen, mais il arrive à refléter quelque chose qu'on sent vrai, une réalité sociale authentique.
Alors oui, le côté rire du public, que ce soit enregistré en live (de toutes façons le son est amplifié en postprod et il y a très certainement des panneaux rire ou applaude qui s'allument de temps en temps..) ou que ce soit issu d'une boîte à rire, le résultat est le même et ça pourra facilement agacer une majorité des spectateurs. Ben oui, depuis Friends, beaucoup de choses ont changé ; les séries sont maintenant tournées pour la plupart dans des décors réels, à l'instar de vrais petits films. Cette série, de par son côté rétro se voyait donc vouée à l'échec, pas étonnant donc quelle n'ait pas duré plus d'un an. C'est d'ailleurs étrange, j'avais vraiment l'impression de voir une série des années 90 à chaque épisode. Et ben non... 2006! Et ce n'est pas juste le rire à chaque gag. Il y a le découpage, les décors bien cheap, les personnages typiques. C'est pas plus mal. Ca donne un ton particulier. Puis la voix de la modernité transcende l'oeuvre au travers de dialogues abordant frontalement des problèmes du quotidien. Je ne dis pas que les problèmes sont d'actualité... au contraire ils sont plutôt intemporel : ça parle de religion, d'éducation, de mensonge, d'amour, de problèmes de couple... Un beau merdier quoi!
Bref, Lucky Louie, c'est une version un peu plus trash de Seinfeld (le pendant à Kramer réussit même le pari de faire rire, ce qui n'était pas chose simple tant Michael Richards a pu marquer les esprits), je dirais un peu en dessous de cette série phare des années 80-90. Mais bon, difficile de vraiment comparer la qualité entre les deux séries au vu de leur longueurs respectives : 1 saison vs 9 saisons. Ca reste donc purement et simplement une très bonne courte série à découvrir. Hallelujah