Une première saison sympatoche, qui divertit sans trop de prise de tête. On sent la pâte hollywoodienne ici et là (merci Louis Leterrier), et l’ensemble repose quand même beaucoup sur le charisme et l’énergie que dégage Omar Sy. Après oui, c’est pas non plus fabuleux (enfin, ça reste meilleur que La Révolution) : l’intrigue est cousue de fil blanc sans jamais vraiment surprendre, la police alterne entre incompétence chronique et intuition quasi-divine, certains épisodes reposes sur des coïncidences si opportunes et commodes que ça ouvre une brèche dans le continuum espace-temps… Mais à côté, il y a de l’humour bien dosé, des quiproquo qui fonctionnent, ça reste dans l’ensemble plutôt bien mené et efficace, sans réelle prétention, l’action fonctionne… Ça se laisse donc regarder et apprécier, malgré les énormes défauts qui nous faut tiquer plus d’une fois en cinq épisodes. Le dernier épisode se révèle même être palpitant. Niveau casting, Omar Sy est clairement le seul qui sort son épingle du jeu, investi complètement dans son personnage, mais les autres parviennent quand même à faire illusion ; techniquement ça tient plutôt bien la route.
Une première saison qui a rencontré son succès, Netflix y met des moyens considérables pour tenter de rejoindre les deux bouts entre public français et international. Ce n’est pas parfait, mais ça fonctionne. À voir comment la suite jouera sur les différents cliffhangers lancés sur le dernier épisode et si les défauts seront gommés.
Deuxième partie
Là où la première moitié de saison n’était pas extraordinaire mais avait le mérite d’être honnête, cette seconde partie est en chute libre. Bon sang, en dehors peut-être du dernier épisode, qui a le mérite de renouer avec un semblant de tension et de suspens tout en parvenant à nous surprendre, les autres épisodes sont à la dérive. Les situations caricaturales s’accumulent à n’en plus finir, les personnages s’ancrent dans leurs archétypes et n’essayent même pas d’en bouger, les invraisemblances s’enchaînent avec plus d’efficacité que ce que nous montre la PJ de Paris (au point d’en devenir inquiétant). Même le charisme d’Omar Sy se retrouve noyé dans la faiblesse qui jalonne les intrigues. Parfois, celles-ci essayent de nous vendre un twist tellement énorme qu’il n’en est plus un et ça tombe comme un cheveux dans la soupe. J’ignore comme l’expliquer, mais même si la première partie n’était pas dithyrambique, elle avait des ingrédients qui faisaient qu’on pouvait y accrocher ; là, ça devient presque un calvaire à suivre tant ça s’essouffle, s’écroule.
Alors le final nous ouvre sur une suite possible des aventures d’Assane, mais pour être honnête, ça me paraît hallucinant de s’y risquer. Parce qu’on a simplement tout perdu ce qui aurait pu susciter le moindre intérêt. D’énormes efforts seront à produire, parce que là, il ne faut pas ramer pour rattraper le retard, il faut d’abord sortir la tête de l’eau.