J'ai mis un petit moment avant de me décider à faire un critique de Made in Abyss. Après tout, c'est sans équivoque, l'anime qui m'a donné envie de me replonger dans le média.
Mais je ne savais pas si je devais critiquer le manga ou l'anime, j'ai au final choisi l'anime, puisqu'il suit plutôt précisément le manga, tout en rajoutant des choses dont on se doit de parler.
Made in abyss, c'est un petit peu avec Golden Kamuy, le manga à parution (on aimerait) mensuelle à suivre du moment. Je dis bien "on aimerait" puisque Takeshobô ne semble pas très concerné par le rythme de parution des chapitres de l'oeuvre de notre très estimé Tsukushi Akihito-sensei, qui préfère tweeter à propos de Splatoon, Monster hunter, ou encore d'une boulangerie tokyoite qui utilise l'image de Nanachi pour vendre des viennoiseries en forme de lapin. (à 5 minutes de la gare Shinkouenji, si jamais vous êtes dans le coin hein.)
En bref, une fois on a attendu un chapitre cinq mois.
Mais comment ne pas pardonner quand son oeuvre est un tel travail d'orfèvre?
L'oeuvre prend un malin plaisir à imiter le gouffre infernal qui nous sert d'antagoniste (ou de protagoniste?) en nous faisant descendre de plus en plus profondément dans la folie et la terreur.
Cette progression délicate, tout en crescendo ne suffit tout de même pas à nous préparer à ce que nous allons découvrir, mais elle s'efforce d'essayer et dans un monde aussi dangereux, rien n'est gratuit.
La patte artistique de Tsukushi est formidable lorsqu'il s'agit de présenter un environnement, ses décors sont à couper le souffle et l'anime lui a bien rendu.
Le directeur artistique n'est autre que Masuyama Osamu. Qui est-ce? Je vous le donne en mille, un pauvre background artist qui n'a travaillé que sur des petites productions telles que... Le voyage de Chihiro, Ponyo sur la falaise, Le château ambulant, Kimi no na wa. Un no-name en somme.
Et comment ça se traduit à l'écran? Et bien avec des backgrounds splendides évidemment, empreints d'un savoir faire qui ne va pas sans rappeler ce bon vieux studio Ghibli.
Enfin, la plus honorable des mentions se doit d'aller à un jeune compositeur qui arrive en force dans le milieu de l'ost d'anime: Kevin Penkin. Cet australien a déjà été approché par d'autres studios il semblerait, et ce serait plus que mérité. Son talent a été pleinement démontré et récompensé par un award de la meilleure bande-son aux crunchyroll anime awards.(l'un des rares awards pleinement mérités.)
Un véritable jongleur de genres, qui au travers de ses compositions originales et mémorables a réussi à insuffler une émotion et une vie absolument inouïe dans une oeuvre grandiose. Que quiconque n'a pas eu de frissons à la première scène où joue Hanazeve Caradinha me jette la pierre.
Made in abyss est une adaptation qui m'a redonné foi en l'industrie. Portée par des auteurs de talents et des artistes passionnés, l'animation japonaise a encore énormément à nous offrir.
Une oeuvre absolue telle que Made in Abyss, où se mêlent et se frottent les compositions plus géniales les unes que les autres est très difficile à décrier pour quiconque à un semblant de sympathie pour ce travail phénoménal et onirique qu'est le world-building.
Un travail dantesque que Tsukushi-sensei réussit pour l'instant avec un sans-faute presque vexant, appuyé par un staff clairement investi dans l'oeuvre et qui souhaite la porter à l'écran de la plus belle manière possible.