Magi : The Labyrinth of Magic
7.1
Magi : The Labyrinth of Magic

Anime (mangas) TBS (2012)

Avertissement : j'ai vu cette série doublée en anglais. Je suis parfaitement conscient que cela va la rendre plus mauvaise, mais je ne parle pas japonais et je regarde cette série en pliant mes chaussettes, et donc je dois pouvoir la suivre sans regarder l'écran et d'éventuels sous-titres. Je sais que c'est très mal de faire ainsi, mais sinon, je me retrouve avec des chaussettes pas pliées. Et c'est pire. Merci de prendre ce fait en compte en lisant cette critique. N'oubliez pas mes chaussettes.

Les Mille et Une Nuits. Le genre de recueil d'histoires que personne n'a vraiment lu mais dont on connaît en gros quelques histoires. Les japonais - pour qui rien n'est sacré - ont décidé d'adapter à leur sauce cette mine d'histoires. On peut s'étonner qu'ils n'y aient pas pensé avant ! Quand un site (Kotaku, pour ne pas le nommer) parlait de cet animé en disant que le voir c'était comme "recevoir une douche d'imagination pure", je ne pouvais qu'être intrigué ! L'imagination, j'adore ça. J'aime qu'on la stimule.

Ah, mais j'avais oublié un détail qui a son importance. Le site en question, c'était Kotaku. Et la plupart du temps, ses avis, c'est un peu de la chiasse en barre. La volonté de faire du clic et du sensationnel prend le pas sur l'éthique et le goût. Mais bon, il faut bien plier ses chaussettes.

Parlons de l'animé. En gros, c'est l'histoire de trois stéréotypes de manga. Il y a le petit innocent mais obsédé par les seins qui a de grands pouvoirs mais est amnésique mais se fait des amis facilement. Il a des cheveux bleus. Il y a ensuite le pseudo-héros, qui a un rêve et des secrets et refuse d'abandonner quand il se rapproche de la mort parce qu'il a des principes et qu'il a fait une promesse. Il a des cheveux jaunes. Et enfin, il y a le personnage féminin qui n'a pas vraiment de backstory creusée mais qui est là pour devenir la copine d'un des personnages au bout de plein d'épisodes. Je vous laisse deviner lequel. Elle a des cheveux roses.

Au lieu de se servir du monde des Mille et Une Nuits comme un tremplin original, les créateurs de cet animé recyclent les noms dans un shonen ordinaire. Il y a bien sûr une nation calquée sur l'Asie dans ce monde parce qu'il semble relativement impossible aux japonais de ne pas mettre des asiatiques dans leurs mondes imaginaires (cf. Full Metal Alchemist Brotherhood sur ce sujet). Bref, on se retrouve donc avec beaucoup de choses déjà vues, et c'est dommage parce que le monde arabe, c'est quelque chose qu'on voit assez peu en manga ! Outre ce rapide dépassement du concept géographique original, on se retrouve face à une intrigue des plus fades avec des combats et des pouvoirs magiques, une conspiration mystérieuse et un événement mystérieux il y a X ans qui a fait apparaître des choses mystérieuses dans le monde (cf. Full Metal Alchemist, encore).

Parlons maintenant du doublage anglais - qui est une vraie catastrophe. Les dialogues sont émaillés de commentaires inutiles et sans doute rajoutés par rapport à la version originale. "Une telle personne existe donc ?" s'étonnent régulièrement les personnages. Outre ces inutiles ajouts, les dialogues sont assez simplistes avec des discussions philosophiques d'une grande pauvreté laissant apparaître assez rapidement qui a tort et qui a raison. Les méchants sont méchants parce qu'ils sont méchants. Les gentils sont gentils parce qu'ils sont gentils.

Il existe, comme souvent dans les animé et mangas un ensemble de valeurs absolues et positives auxquelles adhèrent les héros et contre lesquelles les méchants se battent. La démocratie est présentée comme le régime le plus meilleur par exemple. L'esclavage c'est très très mal. Traiter les gens pas comme des marchandises, c'est pas bien. La famille c'est chouette, et c'est mieux qu'être seul. Plein d'opinions renversantes, novatrices, originales. Elles sont en tous les cas très tranchées, comme c'est souvent le cas dans la plupart des animés. Et il n'y a jamais aucun personnage gris ou un peu ambigu. Je trouve extrêmement triste de voir une telle paresse dans l'écriture.

Que reste-t-il donc à sauver dans ce marasme ? À vrai dire, pas grand chose. C'est franchement mauvais. Mais bon, mes chaussettes sont pliées.
Hameçon
3
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le 2 avr. 2014

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Hameçon

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