Coup après coup

Je crois que si je devais remplacer les résumés qu’on peut trouver habituellement sur cette série ce serait simplement par cette citation du personnage principale, Rei Kiriyama : « Every move felt like i was punshing in with my bare hand, it’s so vivid that i can still feel the warm of the skin that i hit ». Cette phrase synthétise à elle seule l’essence même de l’anime et reflète au plus près son écriture qui la caractérise : à la fois viscérale et étonnamment légère.

J’ai eu beaucoup de mal avec cette série, tant elle a été éprouvante émotionnellement. «  A priori l'anime a tout pour me plaire: du slice of life à la fois doux et mélancolique avec une touche d'élégante noirceur appuyé par une réalisation solide.. Mais le tout est malheureusement enrobé par une grosse couche d'humour lourdingue et indigeste. ». Voilà ce que je pensais au fil des épisodes puis je me suis rendu compte que ce que je percevais comme étant les défauts de la série étaient nécessaire à l’existence de ses qualités.

Oui les séquences humoristiques en font des tonnes, mais une fois celle-ci passées, elles sont généralement suivies de séquences qui ont l’effet d’une droite dans la gueule, tellement elles vous saisissent au dépourvu. C’est le genre de droite qui vous fait chialer, non pas parce qu'elle vous a fait mal, mais parce que vous prenez conscience de la douleur de la personne qui vient de vous frapper. Et cette douleur, elle vous touche droit au cœur.

Au final c’est m’a fascination pour Rei, portée par la direction de Shinbou et de son staff au sein du studio Shaft qui m’ont poussé à persévérer tout le long de la série. Car c’est avec plaisir qu’à chaque épisode on s’immerge toujours un peu plus dans son intimité en découvrant pourquoi il est à ce point brisé et comment il surmonte sa solitude au quotidien.

La réalisation de ce combat quotidien est simplement époustouflante, tant elle est mise en image avec beaucoup de créativité, d’humilité et de douceur. D’autant plus que la narration ne se focalise pas uniquement sur Rei mais aussi sur tout son entourage qui eux même ont leur propre quotidien à surmonter et elle ne s’abaisse jamais dans le pathos ou le désespoir.

Et puis Shaft à ce génie pour mettre en image ce qui est difficile à transposer avec des mots, avec beaucoup de délicatesse il aborde des sujets très durs comme le deuil ou l’abus sexuel et émotionnel. Quand j’y repense le traitement de la famille recomposée d’Akari que je trouvais si pénible et en réalité, sur certain point, une grande réussite.

J’aimerai terminé avec la présentation d’une scène qui illustre le coté « coup de poing » dont je parlais plutôt : https://www.youtube.com/watch?v=oEallysZ7Ek

Pour le contexte, Rei vient de battre lors d’un match son adversaire en sachant que celui-ci risquait de renoncer à aller fêter noël avec sa fille à cause de sa défaite. Le build up de cette scène prend vraiment au tripe, avec d'abord la confrontation, puis la marche lente et silencieuse mais qui laisse transpirer clairement le conflit intérieur de Kiriyama pour enfin mener à une explosion de colère pour enfin retomber, dans tout les sens du terme.

Du coup, est ce que je conseil la série ? Non, définitivement non. La série est réellement une épreuve et elle ne récompense que trop peu par ce genre de scène et ce n'est qu'à la fin, en faisant un bilan à froid de l'ensemble des épisodes qu'on se rend compte de sa qualité et je ne peux pas garantir qu'une autre personne arrivera au même bilan que le mien. Mais me concernant, je n'ai aucun regret.