Je fais une critique parce-que je n'ai pas la place de tout écrire dans ma liste et que je veux séparer mon avis sur les deux saisons :
Saison 1 : Apprenez à voir des nuances de bonheur.
Sangatsu (saison 1) est un Slice of Life, un mec qui joue au shôgi (échec version hardcore) avec un fort penchant vers le drama et la dépression. Et cet animé a fait tout ce que j'adore dans les slice of life, mais je ne l'aime pas, je le trouve inconsistant.
Comme tout bon Slice of Life, les moments totalement classiques d'une vie nulle paraissent revigorant. Mais, là c'est plus efficace que d'habitude alors que ce n’est pas le centre de l’anime, la famille que découvre Kiriyama nous transporte dans un monde de bonheur à chaque apparition sur l’écran, tellement que j’en étais à la limite de pleurer de joie.
On évolue avec le héros au fil de l'histoire, et c'est une évolution très subtile, voire un peu trop. Au début partagé entre victoire et défaite, c'est tout ce qu'il connait et on ne pense aussi qu'à ça. On va petit à petit apprendre que la vie ce n'est pas que des victoires et des défaites, qu'il y a des moments de repos avec des gens qu'on aime, des moment où on aide des amis et ennemis, des moments où on se fait manger notre repas par un ennemi sans rien dire, parce que au fond ça nous fait plaisir d’aider. Des moments où la vie ne peut pas être que noire ou blanche.
Mais, la base, le pilier central de l'anime n'a pas marché du tout, j'étais pas du tout impliqué, j'étais pas attiré par l'épisode suivant. Je n'aimais pas le cœur, qui m'ennuyais. Tout ce qui tournait autour du shôgi j’ai trouvé ça chiant à mourir, j'ai juste aimé le fin et parfait enrobage.
C'est pour ça que j'ai trouvé ça inconsistant, car ce n'était que le contour qui m'intéressait. Contour qui impose des perso peu développés, peu marquants et dont l'histoire n'avance pas.
Saison 2 : Que dois-je faire pour l’autre et que doit faire l’autre de ma vie ?
Ceci n’est pas une saison 2 de Sangatsu, ceci est un album de black metal.
On a le droit à un changement de cap brusque : le shôgi n’est plus, enfin pas totalement oublié, simplement en arrière-plan. Ceci permet enfin d’aller voir ces personnages que j’aime tant et bon dieux j’ai été servis ! Et pas avec n’importe quoi, non, de la bonne dépression comme je l’aime (c’est mon fétiche).
Cette famille qui nous « transporte dans un monde de bonheur » vas sombrer en enfer, Kiriyama la vois se débattre péniblement et essaye d’aider comme il peut. Toutes ses actions semblent plus inutiles les unes que les autres, tout comme ce que fait la famille en question d’ailleurs. Cette histoire d’harcèlement scolaire prend aux tripes avec un très juste parallèle à une maladie dont on ne connaît pas le remède.
Tout de suite sans le Shôgi, Sangatsu est bien mieux, se permettant enfin une exploration de ses personnages, appuyé par l’animation du grand et beau Shaft qui colle parfaitement à l’aspect (trop) poétique de la série.
Et quand on mélange la poésie, la dépression, la mort et la modernité shaftienne, on obtient les deux épisodes les plus black métal que je n’ai jamais vu. Je parle bien sûr de l’histoire du vieux joueur de Shôgi qui nous nous fait une rétrospective de sa vie après 66ans, à la fois sombre et solitaire mais gorgée de souvenir et d'idéal : du pure ‘’bonheur’’ étalé sur 2 épisodes avec des visuels dignes de Madoka.
Finalement la saison 2 forme un tout bien consistant avec de belles réflexion bien dépressives et métales comme je les aime. Notamment avec cette idée récurrente, ou plutôt cette exploration des différents poids que peut mettre l’autre sur nos épaules, puis comment avancer avec ceux-ci à travers le champ enflammé qu’est la vie.