March Comes in Like a Lion
7.9
March Comes in Like a Lion

Anime (mangas) NHK (2016)

Le "Slice of life" le plus représentatif du genre.

Apparemment, comme la saison 2 de ce génial dessin animé "tranche de vie" est très différente de la première, autant donner un avis sur cette première saison.


Mis à part les bons échos que j'avais de cette série, on s'est engagé dans March Comes in Like a Lion et ses 2 saisons de 22 épisodes, juste... parce qu'on avait appris qu'il y avait un mec qui avait une moustache à l'age de 15 ans, et on voulait voir ça en contexte.


Voilà.


Et c'est sur cette base un peu foireuse que l'on s'est engagé à regarder un animé sur le Shogi... et le pilote nous a plu. On y suit la vie de Rei Kiriyama, un adolescent, qui vit une existence relativement terne, restant seul dans un appartement spartiate et dont la seule occupation est le Shogi. C'est un joueur professionnel, limite surdoué depuis qu'il est petit. Sa vie va changer petit à petit grâce à trois amies qui vivent dans le voisinage : trois soeurs hyperactives, bordéliques et ultra-vivantes qui l'invitent à manger et dont la maison est une sorte de sanctuaire réconfortant.


Le manga parle explicitement de la dépression et de s'en sortir. C'est même, le sens littéral du titre, basé sur une parabole qui dit que Mars arrive comme un lion et part comme un agneau, le passage de l'hiver au printemps, tout ça tout ça.



Aussi sombre



Et déjà, chose remarquable, l'animé montre qu'une dépression, c'est long et qu'on ne s'en sort pas sur un simple coup de tête. Rei n'est pas "malheureux" : il gagne sa vie à 17 ans grâce à sa passion, possède plusieurs soutiens dans le monde du Shogi et si le personnage est quelqu'un de calme, il est loin d'être un robot sans sentiment : on le voit rire, sourire, pleurer, etc...


Mais lorsqu'on explore son passé, on s'aperçoit que son enfance est franchement triste : ses parents sont morts lorsqu'il était jeune, il n'a jamais vraiment eu d'ami d'enfance et il a intériorisé le fait que les autres enfants ne l'aimaient pas. Mais surtout, il a été adopté par un ami de son père, professionnel du shogi, et a voulu se mettre au jeu afin de lui faire plaisir. Sauf qu'il a tellement bien réussi qu'il a fait le malheur de son frère et de sa soeur adoptive auquel le père a porté moins d'intérêt.


Et c'est une grande force de cet animé, c'est qu'il montre que les choses ne sont pas SI simple que ça. Ainsi le Shogi est à la fois une source de joie et de souffrance pour tout le monde. S'il est heureux de compter plusieurs amis dans le monde du shogi et éprouve une joie à se dépasser ses limites, les matchs sont parfois sources de souffrances (manque de sommeil passé lors des nuits à étudier les matchs, isolation, etc) notamment dans un épisode où il s'aperçoit que s'il gagne un match, son opposant va sûrement se mettre à boire et faire le malheur de sa fille.


C'est un animé où l'on comprend la motivation des personnages les plus détestables. Y compris sa soeur adoptive, qui tient à la fois du cliché de la Tsundere ET de la soeur-qui-n'est-pas-vraiment-sa-soeur-donc-c'est-ambigue... et pourtant ça passe, ne serait-ce que parce que l'animé arrive à bien traiter psychologiquement ses personnages.



Que lumineux :



Non, parce qu'autant il y a des épisodes où l'ambiance n'est pas à la fête du slip, autant il y a des passages drôle et super choupi dans March Comes In Like a Lion.


Bon, déjà, nous avons le trio composé des trois soeurs : Akari, Hinata et Momo. Alors, certes, ça fait un peu le cliché d'avoir un trio composé de l'adulte, l'adolescente et la gamine, mais au final, ça fonctionne super bien. (Il y a d'ailleurs un passage où la soeur adoptive de Rei se moque du cliché.)


Celles-ci sont ultra-vivantes sans jamais être agaçantes et c'est leur arrivé dans le pilote qui nous a donné envie de continuer. Il y a toujours un plaisir à les voir interagir avec l'univers de Rei, ou à vivre leurs petites histoires de leur côté. Notamment les passages où cela parle de bouffe et dans lesquels elles évoquent les plats qu'elles ont envie de faire. Et quasiment à chaque fois ça me donne faim, alors même que je suis en train de manger devant les épisodes.


Leur soucis vient que passer la seconde moitié de la saison 1, celles-ci sont un peu mises à l'écart au profit d'intrigues sur le Shogi. Ceci dit, ça permet encore mieux de mettre en valeur leur arrivés et le style très "pastel" de leur univers. Et d'autres part, l'accent léger n'est pas pour autant perdu puisqu'il se retrouve distribué sur d'autres personnages comme Nikaido (le meilleur ami "auto-proclamé" de Rei) Shimada (qui va avoir un rôle de senpaï pour Rei) ou Takashi (le prof de lycée de Rei qui couvre ses absences liés au shogi)


Tout ces personnages montrent très vite un aspect bien plus complexe de leur personnalité : Nikaido a beau être un gamin bouboule un peu grande gueule, c'est aussi quelqu'un de très acharné et il est atteint d'une maladie orpheline. A l'inverse on trouve Issuya qui est montré comme un joueur sérieux et qui se met à devenir gaga d'un chat trouvé dans la rue.


Il y a toujours une oscillation entre gravité et légereté qui n'est jamais forcée : ça tient très bien en équilibre comme ça.



Un animé de métaphores :



Je n'ai jamais joué au Shogi, et mis à part certains moments (où ça parle de tactique comme "la tour mobile") j'ai jamais été perdu. Soit parce qu'au fond, c'est bien plus l'affrontement entre deux personnalité qui est intéressant, soit parce que l'animé à usé de métaphores pour nous faire comprendre dans quelle impasse (ou quelle situation) le joueur s'est retrouvé.


Car on sent que les animateurs du studio Shaft se sont fait plaisir sur cette série par la variété des métaphores ou des passages hyperboliques. A l'image de la série, le style change souvent et il y a des petites touches d'effet de style très belles, que ce soit pour montrer l'absurde d'une situation ou pour faire la métaphore de la dépression ou de l'angoisse d'une situation. Ou juste pour présenter les pions de Shogi sous la forme de petits chats.


Après, Rei est parfois un peu chiant à faire des métaphores tout le temps, à regarder le ciel en expliquant telle ou telle chose qu'on avait parfaitement comprise. Il y a un problème où la narration devient bavarde ce qui la rend redondante. Ca passe, parce qu'il est accompagné de personnages attachants.


Bref, March comes In Like a Lion est un animé qui malgré un plot de départ assez vague (c'est un lycéen qui fait du shogi) est en fait très riche : il aborde pas mal de thématiques différentes, peut être consacré à des trucs très couillons (la création des patisseries, l'interrogation de deux personnages sur les capacités d'apnés des canards) ou offrir un portrait très psychologique et très noirs des rapports humains.

le-mad-dog
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Créée

le 29 sept. 2019

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Mad Dog

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