Les créateurs ont sans doute choisi de marquer durablement par l'aspect documentaire, qui coupe régulièrement les phases de fiction et les interviews mélangeant le futur proche et les acteurs et l'actuel défi de coloniser Mars pour s'interroger sur notre société.
L'aspect fiction est à la fois ce qui permet de suivre cette série tout en étant la moins prenante dans sa narration. De la même manière qu'en première saison. Les acteurs ne sont pas tous excellents et les intrigues pas toujours passionnantes. L'équipe en place a trouvé refuge dans une grotte et continue sa recherche de formes de vie sous l'égide de l'IMSF et de son partenariat avec la Chine.
Un passage du temps un peu abrupte mais qui ici, s'intègre parfaitement dans la volonté de voir plus loin, dans une continuité de l'homme, de sa destinée et surtout de sa persévérance, et un bien meilleur rendu en terme de suspense, s'attendant à tout moment à un retournement spectaculaire, voire d'épouvante qui se croise parfaitement avec le réel.
Une seconde équipe qui arrive sur les lieux devra cohabiter avec les scientifiques en place, entre tension, enjeux politiques et financiers pour ce grand projet qu'est la Terraformation. Cette arrivée de mineurs par le biais d'une entreprise privée venue vérifier l'éventualité de ses futures richesses, pointe ce que mettra en avant la série. L'importance de lutter contre les intérêts des actionnaires à refaire les mêmes erreurs que sur Terre. Avec l'appât du gain par une main mise sur la production potentielle, Mars est considérée dès à présent en danger, comme n'importe quel pays aux ressources importantes, spoliées de tout temps par les grandes puissances, et qui nécessiterait des gouvernements à réaffirmer leur autorité, et acquérir d'urgence une prise de conscience fondamentale, face aux grandes entreprises qui mènent le monde à sa perte.
Les interviews quant à eux assurent le rythme et le dynamisme de cette série. Quelques interventions encore de Elon Musk, toujours autant passionné entre autres intervenants, et son progrès sur la fabrication de Fusées réutilisables, Falcon 1 et 9, permettant par le retour au lieu de lancement une économie de moyens et un moindre impact sur l'environnement, démontre surtout la volonté et toute la capacité de l'homme à vouloir investir l'espace pour sa survie, certainement réservé à d'autres que nous.
Il sera encore question de l'antarctique, et du combat des hommes à le sauvegarder, de la fonte des glaces et des catastrophes à venir et l'évidence que les activités de l'homme doivent cesser. Un tour en Russie avec la maladie du charbon et les désastres qui en découlent, l'inertie d'un gouvernement qui prône la loi du silence. L'ensemble servant à nous rappeler les conséquences du réchauffement climatique et l'activité intensive des sols conséquence de l'émergence de nouveaux virus, notamment par la fouille pétrole, risque que l'on retrouve dans la Série lors de leurs recherches, tant avides, qu'irresponsables.
Toujours mené de main de maître pour l'aspect reportage, l'exercice a tout son intérêt, et nous invite à la réflexion et à la prise de conscience, même si l'humain étant ce qu'il est on peut avoir de gros doutes quant à la vision optimiste d'une refonte totale de notre société.
7/10 A suivre saison 3
Saison 1 : Cette série de 6 épisodes, créée par Ben Young Mason et Justin Wilkes et produite par Ron Howard, se base sur le livre "How We’ll Live on Mars" de Stephen Petranek (...il faudrait 300 ans pour «terraformer» Mars, mais nous pourrions y vivre, dans les vingt prochaines années...). Mélange de fiction dans le futur et de documentaire dans le présent. Partie anticipation située en 2033, filmée à Budapest et au Maroc, où la première équipe humaine est envoyée vers Mars, et une partie documentaire pour la préparation du projet, tournée aujourd’hui, en 2016. Une bande son de Nick Cave et Warren Ellis, complètent de beaux moments visuels.
Comment permettre à l'espèce humaine de perdurer ? Voilà le thème et le but de cette série de National Geographic. L’humanité doit s’établir sur une autre surface planétaire pour espérer échapper à la pénurie de ressources terrestres et Mars sera la destination à atteindre. 7 mois de voyage et des astronautes triés sur le volet...
Mais vaut-il mieux coloniser d'autres planètes aux risques de se perdre, ou ne vaut-il pas mieux réfléchir aujourd'hui aux options d'améliorer et de surmonter les problèmes que nous avons sur terre. Plusieurs spécialistes ont été interrogés mais peu de réponse dans cette série, malgré de véritables acteurs de cette problématique, présents et interviewés : Elon Musk (milliardaire à la tête de Space X) et Robert Zubrin ( ingénieur de Mars Society), ou encore Charles Bolden, administrateur de la NASA et ancien astronaute. Ils feront le point sur les avancées technologiques bien réelles.
Agrémenté de quelques passages de vrais documentaires déjà existants et de très beaux décors, la qualité est indéniable, la Nasa et SpaceX ont été consultés et Framestore a contribué au réalisme de la mise en scène (effets spéciaux du film «Gravity»). On suit d'ailleurs les échecs de Space X dans leur recherche d'optimisation des fusées. Le rapport évident entre Mars et les contraintes identiques de l'antarctique est intéressant. Et on (ré)apprendra qu'un des principaux problèmes, est l'atterrissage.
La série débute donc par ce problème et nous suivrons cet équipage en difficultés. Trouver un camp de base sécurisé et identifier un espace souterrain donnant accès à la glace et bien sûr, trouver une forme de vie permettant de conforter le projet.
Malheureusement la fiction fait défaut. Le rythme et le manque de tension, malgré la tentative de soubresauts d'action, nous fait souffrir avec des changements d'espace temps trop nombreux, entre l’équipage fictif du vaisseau Daedalus (que l'on suit autant dans les interviews de 2016 que de leur arrivée sur mars en 2033), les caractères peu approfondis, renforcés par des dialogues sans aucun intérêt, apportent plutôt un aspect "romanesque" que scientifique.
Ces "astronautes" sont en deça de ce que l'on peut attendre d'un minimum de jeu. Un manque d'expressivité, la mise en danger de la vie d'autrui par des décisions rocambolesques, d'actions dangereuses pour eux-mêmes et de la question d'arrêter la mission au premier problème rencontré...
5/10