C'était pourtant une bonne idée, de mettre en parallèle l'état de l'art et de la science en matière d'exploration spatiale et exoplanétaire, avec une fiction décrivant comment cela pourra(it) se passer dans un avenir proche. Malheureusement, c'est raté.
Outre que cette série est un support idéologique à la démarche éminemment boiteuse d'Elon Musk et consorts, on aurait apprécié (surtout les amateurs de hard-SF comme mézigue) que la partie fictive soit crédible, à défaut d'être pleine de suspense. Elle n'est, hélas, ni l'un ni l'autre.
OK, n'est pas Kim Stanley Robinson qui veut; mais peut-être que, justement, il aurait fallu s'inspirer un peu plus de son cycle de Mars. Ou, encore mieux, l'engager au poste de scénariste ou de conseiller. Coûtait-il trop cher? Les Musketaires d'Elon (je parie que ses YesMen s'appellent ainsi, mais peut-être que je leur prête trop de culture et d'humour) n'y ont-ils même pas pensé? Allez savoir.
Le résultat est que, malgré les efforts (variables) des acteurs, la sauce ne prend jamais. Tous les suspenses sont factices et on sait toujours avec certitude ce qui va arriver, en plus du fait que cela arrive toujours juste à temps. J'avais déjà fait un gros effort de crédulité pour les casques des combinaisons qui sont simplement posés sur les épaules (no joints? Ah. OK. C'est pratique, vous me direz; et ça évite la buée à l'intérieur de la visière; malin!) et la grotte parfaite qu'on trouve à la dernière minute (et qu'on investit en deux coups de cuiller à pot avec un seul treuil et un seul câble de la bonne longueur) mais j'ai craqué au moment où (juste après que tout le monde a vu le soleil revenir alors que le dôme central est censé avoir reçu deux mois et demi de poussière sur la tronche; passons une fois de plus) le botaniste déprimé fait exploser son labo en.. sortant par la porte. Euh.. vous voulez dire qu'il n'y avait pas de sas sécurisé, à cet endroit-là? Du genre, dont on ne peut pas ouvrir la porte extérieure tant que l'intérieure est ouverte, vous savez? Un.. un sas, quoi.
Mais bon. Le producteur a dit qu'il fallait que quelqu'un meure violemment, je suppose.
Dommage. Vraiment dommage.