Si vous passez un peu de temps sur mon profil, vous verrez que j'adore les super-héros, ainsi que l'univers Marvel. Cependant, si voir sortir beaucoup de films Marvel ne me dérange absolument pas, j'avoue être lassé par les différents projets de série de super-héros. Je n'étais donc pas chaud pour regarder ces 13 épisodes. Puis l'engouement de mes amis et sur les réseaux sociaux autour de Daredevil m'a rendu curieux...
Commençons par ce qui ouvre un épisode : le générique, qui est un des meilleurs que j'ai pu voir et entendre. Les modélisations 3D sont toutes d'un rouge sombre, rappelant la couleur du costume du héros, certes, mais qui évoque plus pour moi du sang coagulant. Car oui, Daredevil n'est pas à mettre entre toutes les mains, c'est extrêmement violent, et les thèmes abordés (le trafic d'humains, par exemple) peuvent en choquer plus d'un. Différentes modélisations, disais-je, se succède : tout d'abord une statue aux yeux bandés tenant la balance de la justice, évoquant directement le personnage principal, un avocat aveugle, justicier la nuit. Diverses modélisations d'éléments urbains comme un pont, des immeubles, suivent, et feront échos aux plans des antagonistes, avant de laisser leurs places à l'image qui est pour moi la plus importante : une église. La religion est un aspect très important de la série, et est surtout présent dans les dialogues, par diverses métaphores et comparaisons sur les personnages ou sur leurs pensées ou états d'esprit. Enfin, un buste se crée sous nos yeux, celui d'un homme cornu, sans qu'on puisse distinguer un quelconque costume. Toutes ces images apparaissent sur une musique mêlant la tristesse et l’épique, à l'aide d'un clavier et de violons. Rien que dans la minute trente que dure le générique, beaucoup d'éléments façonnant la série nous sont révélés.
Venons-en au personnages à présent. Tout d'abord, nous avons Matt Murdock, interprété par Charlie Cox, qui est un avocat aveugle, aux autres sens très développés par le produit chimique qui à causé son handicap, et qui est aussi très endurant, caractère héréditaire donné par son père, ancien boxeur. Cependant, contrairement à d'autres héros de série (Arrow, on parle de toi), celui-ci n'est absolument pas invulnérable, ce qui le rend plus humain. Lorsqu'il fait la justice la nuit, il rentre épuisé et le plus souvent couvert de plaies.
Et surtout, le caractère que je préfère chez ce personnage, c'est qu'en plus de faire la justice, il aime ça : il aime se battre, il aime recevoir des coups, il aime voir souffrir ses adversaires.
Karen Page, interprété par Deborah Ann Woll, est l’équivalent féminin de Matt, voulant voir régner la justice, mais est aussi animé par un désir de vengeance. Foggy, joué par Elden Henson, est le meilleur ami et collègue de Matt, plus attiré par l'argent, et qui est aussi le seul personnage manquant de développement. Je ne vais pas en présenté plus pour ne pas trop spoiler, mais sachez que la majorité des personnages sont vraiment développés.
Le seul bémol que je trouve au niveau du développement d'un personnage, en la personne de Wilson Fisk (Vincent D'Onofrio ), c'est que si on explique son enfance, ses états de violence, etc, on ne nous dit rien sur son accès au pouvoir de cette bande organisée, et d'où vient sa richesse.
Les épisodes sont très bien réalisés. Comme beaucoup de séries, on alterne présent et flash-back en rapport avec le thème ou le personnage le plus visé par l'épisode. Si je devais faire un reproche, c'est que l'on a tellement de plan et de mouvements de caméras ambitieux dans les premiers épisodes qu'on le remarque moins ensuite (je pense à cette scène de combats de la fin de l'épisode 2, qui se passe dans un couloir et qui est très maîtrisé). Les combats sont très biens filmés et sont plutôt biens chorégraphiés, afin d'en mettre pleins la vue aux spectateurs, car, oui, les mecs sont très rarement K.O en un coup, et beaucoup d'interrogatoire se terminent en arcades sourcilières saignantes ou en membres cassés.
Après, l’écriture ne casse pas des briques, en étant un peu manichéenne, (gentil justicier contre méchants mafieux), mais les épisodes ont le mérite d'être tous différents, sans constructions toutes faites. De plus, on ne suit pas seulement le combat de Matt, mais aussi celui des ses proches, et de ses adversaires; ainsi que leurs méthodes, et leurs pensées. Si la base parait simple, le reste du scénario est plus complexe qu'il n'y parait...
Alors, Daredevil ? A voir, ou pas ? Et bien, oui. Parce que c'est une série de héros intelligente, violente (sans être un psychopathe, je n'aime pas lorsqu'il y a trop de censure), aux personnages bien écrit, et à la réalisation exemplaire. Je conseille vraiment aux fans de Arrow de la regarder (je m'ennuie vraiment devant cette série depuis que j'ai commencé Daredevil), car ce héros sombre renvoie l'archer vert à la maternelle. Je la conseille aussi aux fans de série violente, aimant l'hémoglobine, car ceux-ci vont être servis. En fait, je la conseille à tout le monde, sauf aux personnes sensibles, qui seront certainement mal à l'aise devant les péripéties du "Devil of Hell's Kitchen"...