Enfin, une série de superhéros fidèle au comic de base et qui en plus par dessus le marché est regardable et c'est Marvel qui la sort ? Doux Jésus qui l'eut crût.
On aurait put s'attendre à une enième adaptation sans âme de comics Marvel, ou d'une autre série formatée pour Adolescentes à la Arrow. Il n'en est rien. Daredevil est non seulement la meilleure série superhéroique du moment mais également ce que Marvel a sorti de mieux ces 10 dernières années. Dès le début, les créateurs du show nous installent dans un New York moderne, réaliste, mais sombre, sale, peuplé de population défavorisée, dans des ruelles propices aux faits divers, avec tous ces immeubles abandonnés et squattés par des camés. La ville d'Hell's Kitchen est véritablement ce que Gotham tentait d'être. On sent réellement la patte graphique de Frank Miller, tout au long de la série. On peut ainsi observer une mise en scène qui sait se montrer à la fois efficace et élégante, mêlant avec malice l'action à l'esthétique. Il y a également une sacré gestion de la lumière et des éléments, dont plus particulièrement l'eau et le vent, mêlés à du sang qui coule. Des éléments qui amènent une sacré atmopshère à cette première saison, une ambiance unique et athypique. On sent véritablement la perception que le héros a de l'environnement.
Le casting est par ailleurs remarquable, notamment Charlie Cox et Vincent D'Onoforio, tout deux parfaits dans leurs rôles de Daredevil et du Caid.
L'écriture des personnages surprends par sa profondeur, avec toujours cette part d'ombre et de lumière intérieure, car le combat de Daredevil contre le magnat Wilson Fisk, est également un combat métaphorique entre le Bien et le Mal en chacun de nous. Aucun personnage ne rentre dans un moule simpliste, chère aux productions à destination des ados. C'est bien là le point fort de la série. Matt et Wilson Fisk incarnent tout deux une vision et tout deux sont sur le point de basculer. Les personnages tout deux hantés par la mort de leurs père et la volonté de rendre ville meilleure chacun à leurs façon ne sont ni manichéens, ni simplistes. On se surprend même à avoir de la sympathie pour Fisk. La fin qui a déçut certains est pour moi parfaitement logique.
Matt s'enfonçait dans la noirceur, tandis que Fisk osait sortir au grand jour. Jusqu'à ce que finalement chacun d'eux prennent conscience de leurs véritable statut. C'est ainsi une double origine qui nous est présenté, un parallélisme entre Daredevil et son pire ennemi, tout deux fort semblable mais choisisant des chemins différents. Lors de son monologue, Fisk embrasse pleinement sa nature de villain, tandis que son némesis embrasse sa vocation de héros.
Le final va à mon sens totalement dans la logique de la série. Les 2 enfants d'Hell's Kitchen, ayant désormais pleinement conscience du genre d'hommes qu'ils sont devenus s'affrontent sur un plan physique et psychique.
Les scènes d'action ne sont pas en reste, parfaitement chorégraphiée. Mais là encore, elle ne sont là que pour illustrer le déroulement d'une intrigue, et ne sont pas, comme pour la daube de 2003, une finalité en soi.
En conclusion, Daredevil est ce que tout fan de comic book attendait depuis longtemps. Une excellente adaptation. La série ayant été renouvellée pour une saison 2, j'attends la suite avec une impatience coupable.