Voir la série

Quand le Poing de Fer s’emmêle dans sa propre intrigue

Marvel’s Iron Fist, c’est un peu comme si on te promettait un super-héros qui casse tout avec ses poings de feu, un expert en arts martiaux capable de rivaliser avec Bruce Lee et un scénario bourré d’action à la Daredevil. Sauf qu’en réalité, tu te retrouves avec un type qui passe plus de temps à se demander qui il est qu’à vraiment utiliser son fameux "poing de fer". On attendait des scènes de combat qui claquent, et au lieu de ça, on reçoit des dialogues interminables sur la destinée et l’héritage… avec quelques coups de poing mal chorégraphiés ici et là.


L’intrigue démarre avec le retour de Danny Rand (Finn Jones), disparu depuis son enfance après un accident d’avion dans les montagnes de l’Himalaya. On apprend qu’il a survécu en étant recueilli par des moines mystiques dans la ville cachée de K’un-Lun, où il a été entraîné à devenir l’Iron Fist, le guerrier ultime. Jusque-là, ça sonne bien. Mais à son retour à New York, au lieu de devenir un justicier badass qui fait régner l’ordre dans les rues, Danny semble plus préoccupé par sa quête de réintégrer son entreprise familiale (comme si c’était un épisode de Suits avec une touche de kung-fu) que par sa mission de super-héros.


Le principal problème de Iron Fist, c’est son rythme. Alors qu’on espérait une série d’action percutante, on se retrouve avec des intrigues d’entreprise interminables et des dialogues philosophiques à rallonge. Danny passe tellement de temps à parler de sa destinée, de son rôle en tant qu’Iron Fist, qu’on en oublie presque qu’il est censé botter des fesses. Au lieu d’assister à des combats épiques, on a droit à des réunions de bureau où Danny essaie de convaincre ses anciens associés qu’il est bien le vrai Danny Rand. Super-pouvoirs ? Quel super-pouvoirs ?


Les scènes de combat, censées être le cœur de la série, sont étrangement décevantes. Pour un personnage qui est supposé être un maître en arts martiaux, les chorégraphies manquent cruellement de dynamisme. Les coups semblent mous, les enchaînements sont mal synchronisés, et parfois tu te demandes si Danny n’a pas un abonnement à une salle de sport de quartier plutôt qu’un entraînement mystique de haut niveau. Même le fameux poing de fer, censé être son arme ultime, est utilisé avec une parcimonie presque frustrante. C’est un peu comme si on te promettait une épée laser, mais qu’on te laissait jouer avec un bâton lumineux.


Le personnage de Danny Rand lui-même est difficile à cerner. Finn Jones fait de son mieux avec ce qu’il a, mais son Danny oscille constamment entre le garçon naïf qui cherche à retrouver sa place dans le monde et le guerrier spirituel en pleine crise existentielle. Résultat : il finit par être plus agaçant qu’attachant. Il passe son temps à répéter qu’il est l’Iron Fist, mais ses actions ne le montrent pas vraiment. On aurait aimé voir un Danny plus affirmé, plus sûr de lui, et surtout, plus enclin à utiliser ses compétences pour faire quelque chose d’autre que de la méditation sous des néons tamisés.


Les personnages secondaires, comme Colleen Wing (Jessica Henwick), sauvent un peu la mise. Colleen, avec ses talents d’épéiste et son côté badass assumé, aurait probablement fait une meilleure héroïne que Danny dans cette première saison. Ses combats sont bien plus crédibles, et son développement est plus intéressant. Quant aux méchants de l’histoire, comme la famille Meachum, ils sont… là. Ils sont un peu trop stéréotypés pour être vraiment effrayants ou intrigants. On sent que la série veut jouer sur des enjeux de pouvoir et de corruption à la manière d’un thriller économique, mais ça tombe à plat.


Visuellement, Iron Fist est correct sans être révolutionnaire. La série reprend l’ambiance sombre et urbaine des autres productions Marvel/Netflix, mais sans jamais atteindre l’intensité ou le style visuel de Daredevil ou Jessica Jones. Les scènes se déroulent principalement dans des bureaux chics ou des entrepôts mal éclairés, avec quelques escapades dans des ruelles de New York. Rien qui te fasse dire "wow" ou qui te fasse vraiment plonger dans l’univers mystique que l’Iron Fist est censé représenter.


La série essaie également d’intégrer des thèmes spirituels et philosophiques, avec des questions sur la destinée, le devoir et la maîtrise de soi. Mais là encore, tout ça reste trop en surface. Les discours de Danny sur la paix intérieure et la nécessité de contrôler son poing de fer deviennent rapidement redondants, et on en vient à se demander pourquoi il ne passe pas directement à l’action au lieu de disserter sur l’équilibre des chakras.


En résumé, Marvel’s Iron Fist avait le potentiel d’être une série d’action percutante avec un super-héros fascinant, mais elle se perd dans des intrigues d’entreprise et des scènes de combat mal exécutées. Malgré quelques moments intéressants, notamment grâce à Colleen Wing, la série peine à trouver son rythme et à vraiment faire honneur au personnage de l’Iron Fist. Si tu t’attendais à voir des coups de poing flamboyants et des combats épiques, tu risques de rester sur ta faim, tout en te demandant où sont passées les promesses d’un guerrier légendaire.

CinephageAiguise
5

Créée

le 22 oct. 2024

Critique lue 3 fois

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Marvel's Iron Fist

Marvel's Iron Fist
Pish
3

Marvel's Iron Flop

Marvel et Netflix en chute libre ? Gosh, que cet Iron Fist était nul ! Daredevil et Jessica Jones avaient certes placé la barre plutôt haut, mais là... Désastre. Je le fais en vrac, parce qu'il est...

Par

le 23 mars 2017

26 j'aime

3

Marvel's Iron Fist
Marvellous
6

Au clair de L'un

Quatrième production super héroïque de l'alliance prometteuse entre Marvel Television et Neflix, Marvel's Iron Fist donnait particulièrement envie, comme les autres séries, en proposant de suivre un...

le 25 mars 2017

23 j'aime

3

Marvel's Iron Fist
sebskriab
1

Arrow fist

À mon avis... Bon, je passe sur le fait qu'enfant j'adorais ce personnage... au vu des premières bandes annonces j'ai compris que l'adaptation risquait de s'en éloigner mais bon, je ne suis pas...

le 23 mars 2017

17 j'aime

1

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

il y a 4 jours

1 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 6 jours

1 j'aime