Après avoir absolument adoré Daredevil, et avoir lu quelque part sur Reddit un résumé de l'histoire de Jessica Jones dans les comics, j'étais totalement appâtée. Il faut dire que Netflix a pas lésiné sur la promo, et même si je suis pas fan de Krysten Ritter (qui incarne Jessica), je me suis laissée rattrapée par le marketing.
Il faut dire que le parcours de Ms. Jones s'aventure sur un terrain relativement lointain des habituels mecs en collants qui sauvent des caniches la nuit. Kidnappée par un vilain mystérieux du nom de "Kilgrave" (Purple Man dans les comics), qui a la capacité de contrôler les gens sur de simples paroles, elle est manipulée et torturée pendant des mois avant de réussir à s'échapper. La série suit Jessica alors que Kilgrave, qu'elle croyait mort, réapparaît en ville.
J'avais regardé un bout du premier épisode avec des copains, qui n'ont pas manqué de me pointer tous les clichés du genre (à savoir, les comics) en ricanant, avant de switcher sur une autre série par lassitude, sans doute. N'en démordant pas, j'ai avalé la série en quelques jours.
Et quelle déception.
Si les acteurs sont dans l'ensemble assez bon et la réalisation pas dégueulasse, le scénario se prend régulièrement les pieds et perd progressivement tout intérêt à mesure que l'intrigue se développe. En voulant faire quelque chose de "différent" avec le choix cette héroïne si peu banale, la série s'essouffle, dans une espèce de quête d'action perpétuelle, comme si le fond de l'histoire était trop peu substantiel pour en tirer de soi-même quelque chose de bon.
Et pourtant ! La psychologie de Jessica Jones aurait tellement bien pu être développée et approfondie, et j'aurais tant aimé que sa relation avec Kilgrave soit plus explicitée, que ses mois de "souffrance" soient mieux expliqués, mieux détaillés (parce qu'avec le peu qu'on nous montre on a UN PEU l'impression qu'il l'a obligée à manger dans des restos chic tous les trois jours, dur dur). Idem, les autres personnages qui sont au premier abord intéressants deviennent petit à petit des caricatures d'eux-mêmes, ne sont même plus vraiment là pour servir de faire-valoir à vrai dire, ... ils servent un peu à rien en gros.
Bon, et puis si vous avez fini la série et n'avez toujours pas deviné sur quoi la saison 2 portera, par pitié, achetez-vous des lunettes, des oreilles, un abonnement Netflix HD, revenez à la vie, j'en sais rien, parce que sans rire j'ai rarement vu un teasing de saison aussi gros, patatoïde presque, et bien tartiné à la figure du spectateur pendant les deux derniers épisodes de la série. Et d'ailleurs, je ne la regarderai sans doute pas, cette saison 2.
Je ne dirais pas que l'expérience m'a foncièrement rebutée, mais vu la promotion incessante qui nous vendait ça comme la série de l'année, et surtout vu le contenu exploitable de l'histoire originale de Jessica Jones, c'est un peu triste de finir avec 13 épisodes sans grande substance et une impression finale franchement loin de l'extase.
PS : David Tennant crie beaucoup.