Runaways Assemble

Une série qui, comme toutes les séries estampillées Marvel pré-Disney+, aura fini annulée après n'avoir jamais vraiment eu de lien avec le MCU, ou alors un MCU parallèle.
Après les deux séries ABC peu ambitieuses et cheap, et les séries Netflix qui ont vite dévié vers une violence crasse et soporifique, Marvel Television (qui vient de fermer) a décidé de lancer deux séries au public cible adolescent : Runaways sur Hulu et Cloak and Dagger sur Freeform.
Si j'aborderai ici les deux séries, tant elles sont faites du même bois, concentrons-nous avant tout sur Runaways.
L'idée de départ, des gosses de riches découvrant que leurs parents sont des super-vilains, avait de quoi intriguer. J'avais trouvé les bande-annonces pas trop mal, peut-être trop ado et pas assez épiques. Mais j'ai su dès l'intro d4rk et surtout ce générique (que je n'ai jaaaaamais zappé) que j'allais suivre cette série.
Il règne dans cette série une ambiance toujours assez nostalgique - c'est d'ailleurs une série à laquelle je penserai avec nostalgie, après m'être attaché à ces personnages qui, s'ils peuvent paraître stéréotypés au premier abord, vivent parallèlement à leur montée en puissance une émancipation plus psychologique, par rapport à l'amour, au regard des autres, aux complexes, en bref des trucs qu'on représente souvent comme étant partie de ce que les ados doivent affronter (spoiler : si c'était le cas exclusivement pour eux, bien des adultes ne seraient pas aussi débiles). A cet égard, cette série peut être appréciée à tout âge.
Et puis même les histoires d'amour, bien qu'elles aient pu paraître un peu forcées au départ, sont finalement mignonnes et touchantes.
C'est un traitement que l'on retrouve dans Cloak and Dagger, série légèrement plus sombre.
Coté intrigue, et c'est assumé par quelques blagues meta, ça part un peu dans tous les sens, du Cercle manipulé par un alien de lumière parasite à la congrégation de sorcières de la seconde moitié de la dernière saison, tout droit sortie de la Trilogie du Samedi.
L'esthétique de Runaways est très soignée - avec Cloak and Dagger, j'estime que c'est la série la mieux foutue de Marvel. Et le soundtrack n'est pas en reste ; en effet, ces deux séries m'ont fait découvrir pas mal de morceaux et d'artistes.
Mais encore une fois, cette fin de saison 3 a donné lieu a des effets spéciaux assez dégueux, sans parler de la méchante Morgan le Fay et de sa tenue absolument ridicule.
On a aussi eu droit a un crossover avec Cloak and Dagger, que j'ai trouvé assez maladroit, mais qui nous aura permis de revoir une dernière fois Tyrone et Tandy, bien que leur départ de la Nouvelle-Orléans, un peu arrivé comme un cheveux sur la soupe à la fin de leur seconde et dernière saison, constituait un bel adieu mine de rien.
La fin de Runaways elle aussi est assez jolie. A l'instar de Cloak and Dagger, elle laisse des tas de questions en suspens, et on voit que les scénaristes avaient prévu le coup sans vouloir se fermer aucune porte, mais elle a le mérite d'être une fin acceptable.
Toutefois, si la fugue désespérée de notre bande semblait s'imposer en fin de saison 1, cette fin de saison 3 semble avoir fait le tour du sujet - les parents ne sont finalement pas si méchants, les aliens sont vaincus, alors pourquoi rester vivre dans un manoir souterrain ? Cette dernière saison semble avoir tout fait trop vite, avec moins de moyens ; à moins justement que ce qui devait être raconté l'ai été et qu'il n'y avait alors plus rien à dire ; la fin est alors bienvenue.
Car les Runaways sont pour moi bel et bien des gosses fuyant leurs parents et combattant les aliens millénaires leurs donnant des ordres, et niveau suspension d'incrédulité c'est toujours mieux que des gamins qui pour on ne sait quelle raison choisissent de vivre en mode clodo tout en combattant des sorcières en cosplay.
Il n'empêche qu'Alex le nerd fan de Doctor Who et de Star Wars, Gert la SJW vegan anti-patriarcat et mirco-agressions, Chase le Jean-Muscu joueur de crosse toujours prompt à sortir les citations foireuses du coach Alphona, Karolina la gentille évangéliste sectaire, Nico la gothique renfermée et Molly la "mascotte" pleine de joie (la vraie mascotte étant le dino de Gert), cette bande bigarrée mais si bien assortie, me manqueront indéniablement.