«Masters of science-fiction» est la déclinaison de «Masters of Horror» dans le registre de la SF, toujours produit par Mick Garris, cette nouvelle mouture n'aura malheureusement pas la même longévité ni le même succès. Seulement une seule saison produite pour un total de six épisodes, la caution scientifique de Stephen Hawking n'y changera rien, ce dernier n'ayant aucun rôle dans la création, mise à part servir de prête-nom.
En réalité, nous avons ici six épisodes d'«Au-delà du réel», avec un générique différent et bien moins sympathique, cette voix de présentation robotique étant complètement ridicule et peu attrayante. La série possède vraiment un cachet très années 90, alors même que la production date de 2007, elle donne l'impression d'être en retard sur son temps. La seule chose que nous puissions faire est de juger les épisodes en question, autant être clair, le résultat est plus que mitigé.
Pourtant, ça commence plutôt correctement avec «Mémoire Morte», premier épisode avec Sam Waterston au casting. Une histoire étrange d'amnésie plutôt bien écrite, le déroulement et la compréhension de la situation s'éclaire en même temps que la mémoire du protagoniste revient, nous révélant la réalité dans laquelle les personnages évoluent.
Ensuite, vient «L'éveil», une histoire d'invasion extra-terrestre avec quelques idées originales, mais gâchées par un propos pacifiste d'une naïveté hallucinante. Les extra-terrestres débarquent pour un désarmement militaire mondial, parce que "la peur est ce qui sépare l'humanité"... Bon.
«Jerry est un homme». Malgré la présence de l'excellent Malcom Macdowell, je n'ai pas accroché à l'univers, le propos est vraiment bateau et l'écriture est franchement moyenne. L'histoire d'une firme qui conçoit des entités biologiques suivant les besoins. Le tout sera de déterminer si Jerry, un hybride conçu pour être démineur peut être considérés comme un homme. L'aspect excentrique de l'univers et des personnages ne m'a pas convaincu. Le moins bon épisode.
«Les bannis». Des gens avec des malformations génétiques dues à un virus, vivent à l'écart des autres Terriens dans une station en orbite. Une charge assez limpide contre le racisme et en faveur de l'acceptation des différences. Peut d'intérêt surtout au regard d'une fin d'épisode baclé.
«Watchbird» fait partie des meilleurs épisodes, celui que je rapprocherai le plus d'«Au-delà du réel» dans son ambiance et sa construction. Après avoir fait ses preuves en Irak et sur des theatres d'opérations militaires, un ingénieur verra son armée de «drone» volant testé dans les grandes villes américaines afin d'assurer la sécurité et de prévenir le crime. Une critique sur la justice punitive et le contrôle de l'intelligence artificielle. Banal mais sympathique.
Le dernier «Esprit Libre» est un bon épisode sur le même thème. Une justice automatique et désincarnée, des consciences informatisées dans un univers dystopique assez terrifiant.
Conclusion, «Masters of science-fiction» souffre globalement d'une écriture assez paresseuse, de messages souvent d'une niaiserie assez confondante. Mise à part le premier épisode, la série n'offre pas assez de matière pour cultiver un quelconque intérêt. À voir pour les fans inassouvies d'«Au-delà du réel».