Saison 1 :
On aborde "Masters of Sex" avec enthousiasme, prêts à plonger dans une passionnante analyse des pratiques sexuelles américaines... pour déchanter progressivement au fil d'épisodes plutôt fastidieux : voici ni plus ni moins qu'un autre soap "de luxe", qui traite des habituels problemes de couple et de relations professionnelles (en milieu hospitalier, qui plus est) dans un contexte rétro qui peut rappeler - en moins sophistiqué et moins subtil - celui de "Mad Men". Pire, la série est tirée vers le bas par deux personnages principaux pour le moins irritants, pour ne pas dire plus : l'impossibilité de communiquer du Dr. Masters cesse vite d'être amusante pour virer au pensum, d'autant que le personnage n'evolue pas au fil des episodes ; quand à l'audace exagérée de Gini Johnson, elle est peu crédible dans le contexte historique, et fait du personnage un représentant artificiel du spectateur moderne et de sa pensée "évoluée". A l'inverse, et heureusement, la série propose quelques personnages secondaires intéressants, et en premier lieu celui du "dean", joliment incarné par un Beau Bridges qui a peut être bien trouvé là le rôle de sa vie... On sauvera ci et là quelques moments un peu plus forts, et un épisode final furieusement dépressif qui touche enfin juste, mais on déplorera surtout une mise en scène et un filmage du sexe qui ne réussit guère à sortir des habituels clichés propres au cinéma américain : avec plus de vraie audace, justement, il y avait là de quoi parler autrement de la sexualité. Mais il ne faut pas rêver, si la TV américaine a fait d'immenses progrès par rapport à la "représentation" hollywoodienne, le sexe reste "l'ultime frontière".