C'est assez rare de voir les mythologies mésoaméricaines et andines mises en valeur, d'autant plus dans un show pour enfants. Jorge R. Gutiérrez s'y est attelé à travers cette aventure qui est davantage une interprétation de ces anciennes cultures, au point de devenir un fourre-tout pas toujours fidèle. On ne peut nier le cœur mis à l'ouvrage devant la beauté des visuels 3D extrêmement peaufinés. Le chara-design est pointu, riche en détails, ornements, couleurs, et spécificité propres à ces civilisations pré-colombiennes, en particulier dans la représentation des divinités. Les dorures inondent l'écran, et les yeux ont bénéficié d'une attention supplémentaire au vu de leur rendu bluffant. Le dernier épisode se montre également spectaculaire dans son animation, et osé sur certains points.
Et c'est bien ce qui fait tenir sur les neuf épisodes car le traitement de l'histoire reste enfantin, entre un Disney moderne avec la princesse à contre-courant et l'humour incessant et exubérant des films d'animation de Warner et Sony. Les personnages sont très bavards, et sortent des répliques aux sous-entendus douteux et au chutes prévisibles. De temps à autres, s'intercalent quelques phrases en espagnol. L'intrigue s'étire pas mal sur son exposition et mise en place des enjeux, bien au-delà du 5ème épisode, pour précipiter ensuite le finale eschatologique. Du coup, la proposition de l'anime reste plutôt simpliste, partagée entre son panthéon de divinités, de la bravoure fédératrice, différentes sortes de magie, et pas mal de deus ex. Musicalement, c'est également timide sur les apports de sonorités Folk, malgré quelques tentatives. Le visionnage donne quand même la sensation que l'aventure aurait été plus fun en jeu de plate-forme.