Aujourd'hui on aime les maths ! Ou plutôt le petit drama romantique, algorithmique et un peu subversif Melancholia à étudier sur Netflix.
Baek Seung-yoo, génie des maths, entré au MIT à l'âge de 10 ans a sombré dans la dépression et la mélancolie suite à un drame. Il est désormais le cancre de la très renommée école Ahsung dans laquelle n'évolue que de riches prodiges choisis sur le volet. Jusqu'au jour où Ji Yoon-soo une prof passionnée aux méthodes atypiques est recrutée. Commence alors entre eux, une relation ambigüe, mélange d'admiration, de passion mathématique et de sentiments. Loin de faire l'unanimité dans cette école où règne corruption et concurrence acharnée.
Le désirs des mères, le devoir de bien faire. Je t'en ai déjà parlé, dans les écoles coréennes, la concurrence est rude. L'envie d'être le meilleur pour faire honneur à ses parents, l'envie que ses enfants réussissent à tout prix pour avoir une vie parfaite, poussent parents et enfants à se surpasser, s'endetter et parfois s'acharner sur les autres. Ecrase ton prochain et monte lui dessus pour atteindre le sommet est la devise de cette école, à laquelle s'ajoute celle du fric. Plus que le talent, l'école Ahsung privilégie la chance d'être bien né. Alors quand débarque dans cette institution une petite prof qui ne vit que pour faire aimer les maths aux enfants, forcément ça vole en éclat.
Je déteste les maths, c'est viscérale, il doit me manquer une case, un truc qui me bloque. Inutile donc de te dire que les écrits sur les tableaux de ce drama sont restés un mystère pour moi. (je me demande d'ailleurs quel est le réel niveau de ces lycéens car ce qui est présenté sur les écrans dépasse de très loin les programmes de nos étudiants) Mais j'ai beaucoup aimé par contre l'approche artistique et sentimentale donnée à ces petits chiffres récalcitrants. De les inclure pour ne pas exclure justement les gens comme moi. Et je me suis prise parfois à aimer cette nouvelle vision mathématique et tellement réaliste, appliquée à la vie.
Vision amoureuse également de ce jeune ado de 17 ans, interprété par le touchant Lee Do-hyun pour sa professeur (la douce, très très, trop, douce Im Soo-jeong) qui le sort de sa dépression à coup de problèmes. Sorte de transfert psychologique qui se répercute sur la jeune femme, naturel, jamais déconcertant car laissant planer le doute sur de réels sentiments amoureux ou juste l'affection d'un adulte pour un enfant à problème. La limite est fine mais pas borderline.
Plus que la corruption c'est l'ambition qui est mise au centre de cette série, écrasante et démeusurée reposant sur un constat implacable : l'envie de plaire à ses parents. Et une question : jusqu'où serais-tu prêt à aller pour la réussite de tes enfants. Vous avez quatre heures.
Mention spéciale pour la performance de Jin Kyung qui fait une directrice implacable et narcissique (et ces plantes vertes magnifiques) et la jolie Woo Da-vi une parfaite petite tête à claque. Les méchants sont vraiment des personnages complexes que j'adore.
Petit bémol, j'ai regretté que les protagonistes principaux aient le même arc narratif et la même réaction face à leurs drames personnels, mais c'est une goutte d'eau, ou plutôt une petite erreur dans le calcul.