MIKE: Une série aux Tyson gnons.

Le format Biopic en mini série vit son âge d'or ces temps ci. Après la série Pistol, réalisée par Danny Boyle, produite par FX et diffusé chez nous via Disney+, mais aussi celle sur le Wu Tang Clan pour ne citer que celle là: les studios ont compris que c'était un format parfaitement adapté pour une épopée pouvant se dérouler sur des années, riche en anecdotes intéressantes et divers rebondissements pouvant créer diverses chapitres au sein d'un même histoire.

On voit d'ailleurs bien cette problématique avec le Elvis de Baz Luhrmann durant 2h30 et dont le réalisateur disposerait d'un Director's Cut de 4h ne semblant pas de trop sur le papier (avec peut être une nécessité de chapitrage, d'épisoder ?).

Bref le Biopic long format a le vent en poupe lorsqu'on a la matière nécessaire pour créer un récit riche et dans le cas ici présent assez virevoltant passant des ténèbres aux étoiles.

Car c'est ça la vie de Mike Tyson, un récit débutant dans les bas fonds de Brooklyn pour aller vers la lumière grâce aux mains tendues par son destin, dont celle de son premier véritable entraineur ici interprété par un Harvey Keitel méconnaissable mais authentique.

S'en suivront d'autres rencontres, dont celle du bien connu et sulfureux Don King, célèbre manager érigé au rang de star, aux talents de manipulateur connus.

Bref, je ne suis pas ici pour vous raconter l'Histoire riche en déboires d'Iron Mike, mais plutôt pour analyser la réalisation et l'écriture de cette mini série.

J'écris ses lignes après le visionnage de l'épisode 8, semblant être une fin, mais pouvant n'être que la fin d'un chapitre. Car la série a été clairement structurée, chaque épisode s'attelant à une période définie ou à une des affaires ayant ponctuées la vie proliférant de diverses rebondissements du sportif mondialement connu.

Tout en étant l'un des grands porte étendards de la culture afro-américaine des années 80-90 tout comme Mickael (Jackson) et Michael (Jordan), Mickael, dit (Iron) Mike Tyson ets à la fois l'incarnation du rêve américain et de son cauchemar, ce qui rend son histoire d'autant plus intéressante.

Celle ci nous est narrée par un Tyson contemporain, s'adressant à son public, lors d'un One Man Show, tout en brisant le fameux quatrième mur en s'adressant tout autant à nous, chose qu'il fait ponctuellement aussi au coeur du récit pour accentuer nos réactions et nous inclure à son Histoire comme si nous étions d'office des fans de l'époque.

L'approche n'est pas des plus innovante , mais elle reste intéressante et adaptée à un personnage au franc parler connu et pouvant parfois contre balancer la gravité du récit avec une pointe d'humour de différents styles. On est entre la psychanalyse et les confessions intimes, il n'y a aucune retenue dans ce que le personnage veut partager du plus profond de son être avec nous: ses failles, une forme de fragilité, n'ayant pas peur de dévoiler son côté naïf voire gros bêta de sa jeunesse ce qui contre balance parfaitement avec son image d'homme fort indestructible pouvant aussi aller dans les excès de la bête, voire du monstre.

Techniquement c'est propre, d'une qualité cinématographique certaine, ne manquant pas de moyens et le découpage est intelligent éludant certains passage de sa vie lors de la chronologie pour mieux y revenir lors d'un épisode suivant dont le sujet fait plus écho.

L'acteur principal ayant la lourde tâche d'incarner Tyson (il y en a en fait plusieurs mais un fait les 3/4 du récit) fait plus que le jab... euh job, autant sur le ring que pour le reste. il a su chopper l'hatitude de l'époque comme celle du Tyson vieillissant, show man, actuel. Et le plus important, le regard, car un boxeur, Tyson en tête c'est avant tout un regard qui en impose, et bien que celui ci ne soit pas mis en avant, on le retrouve à des moments clés.

On se retrouve à la fin avec un très bel objet télévisuel pouvant être apprécié de tous, pas besoin de savoir ce qu'est la boxe, d'en être amateur pour apprécier ce récit de qualité.