Non, Misfits n'est pas un heureux mix entre Heroes et Skins. D'abord parce qu'il ne peut y avoir de hasard heureux impliquant Heroes, et ensuite parce que Skins et Misfits n'ont pas grand chose en commun, à part une bande son de qualité et des personnages qui campent des grandes gueules ou des tarés, souvent les deux.
Non, Misfits, qui raconte en prétexte l'histoire légèrement anecdotique de 5 jeunes délinquants frappés par la foudre et nouvellement dotés de superpouvoirs, s'attèle en fait à nous montrer par un menu trasho-humoristique comprenant des gueules cassées, des cassages de gueules, un peu de drogue et de sexe et une certaine misère sociale, comment la société perçoit les différents éléments, matériels ou immatériels, qui la composent (les femmes, les vieux, les bébés, les chauves, etc.) et comment chacun de ces éléments peut représenter une source de honte, ou de gêne...
Ce n'est pas toujours bien monté, mais l'intransigeance et la dureté du propos forcent le respect du spectateur, en même temps qu'elles l'accrochent grâce à des atours séduisants (l'humour, le sexe, le trash, la violence, la jeunesse en révolte, la perte de repères, etc.) sur des saisons courtes mais intenses.