Ils sont sales, bêtes, méchants, infoutus de s'accomoder des défauts ou qualités des uns et des autres, ne pensent qu'à tirer leur coup, prendre des pilules et se bourrer la gueule...ce sont de vrais ados, quoi !
Et comme si cette période de trouble à travers laquelle tout un chacun découvre le narcissisme et autres bouleversements hormonaux plus ou moins agréables ne suffisait pas à les désorienter, on leur donne des super-pouvoirs qui achèveront de faire d'eux de véritables marginaux. Plus efficacement encore que des travaux d'intérêt général sans consistance, et surtout sans la moindre tendance à la réhabilitation.
Misfits concentre en définitive les problématiques les plus évidentes auxquelles sont confrontées les ados dans la fiction grand public : indépendance, socialisation, troubles sexuels, etc. Mais les scénaristes ne se cachent pas derrière de fausses pudeurs, et font subir aux personnages les pires affronts tout en arrivant à faire ressentir une certaine empathie malsaine pour ces racailles en peau de fesse.
En émanent des situations bien souvent ubuesques, empreintes d'un humour décalé que la force de l'habitude me pousse à qualifier de "typiquement anglais" (clichééééééééé). Le tragique est parfois de la partie, lui-aussi, sans pour autant empiéter sur le fond au point que la série puisse perdre la qualificatif de "divertissement". Quelques messages parfois grossiers tendent à élaborer un point de vue moraliste (final de la saison 1), mais jamais l'on ne sombre dans le sermon à l'attention du spectateur.
L'ambiance générale contribue grandement à la réussite de Misfits, du graphisme à dominante de gris des cité pavillonnaires prolétariennes et du climat british, au choix et à l'importance des personnages secondaires (pour la plupart des adultes pas franchement irréprochables), en passant par le choix de la musique, terriblement entrainante, sans pour autant tomber dans un jeunisme pourtant à portée de main. Faudra aimer le rock, quand même, mais peut-on aimer les anglais sans aimer le rock ?
En bref : coupes de cheveux improbables, accents à couper à couteau, mauvais esprit, super-pouvoirs-métaphores-des-troubles-de-l'adolescence, une bonne dose de cul et de violence, de drogue et d'alcool, le tout en Angleterre = 8.
Cheers !
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