Diffusée en 1994-95 au Japon, Mobile Fighter G Gundam est la première série de la franchise à enfin s'être affranchie du (très) lourd carcan de l'Universal Century, mais pas que, puisque c'est aussi la première (et l'une des seule) à délaisser totalement de A à Z le real robot pour enfin nous donner un aperçu de ce que serait un Gundam Tomino avec du Super Robot.
Le résultat est... on ne peut plus atypique et fait figure d'œuvre marginale au milieu d'une saga empêtrée dans des conflits géopolitiques très serious business où se confrontent des idéologies à grand coups de Colony Drop, Mega Laser, Gundam et autres Zaku le tout supporté par une race supérieure d'être humain dénommée Newtype.
Ici point de tout cela, les Newtype n'existent pas, les guerres totales c'est has been et les rôles des colonies et de la Terre sont inversées puisque "l'élite" est ici composé des habitants des colonies tandis que la Terre n'est considéré que comme un vaste terrain de combat pour les Gundam Fight de tous les 4 ans (comme les JO \o/)
Car oui, si la guerre c'est has been, c'est aussi parce, oh magie, on s'est rendu compte que ça faisait vraiment trop de dégâts et qu'il était plus judicieux de chercher à résoudre les conflits de manière moins dévastatrice tout en évitant d'abimer nos précieuses colonies.
Et nous voilà donc plongé dans le 13è Gundam Fight en l'an FC (Future Colony) 60 à suivre les péripéties de Domon Kashu le pilote désigné du Shining Gundam et représentant du Neo Japon dans ses pugilats avec les "Gundam of the week" national full of cliché : du Tequila Gundam mexicain au Lumber Gundam canadien en passant par le Rose Gundam français ou le Dragon Gundam chinois, attendez vous à être effaré par ce design grand guignolesque des Gundam complètement foufou mais totalement assumé et ajoutant une plus value certaine nous permettant de voir grossièrement les clichés que se font les japonais de toutes les contrées si éloignées leur archipel.
Mais ce n'est pas tout, car là où G Gundam fait fort c'est qu'il réussit malgré tout à conserver un fil conducteur important pour son histoire et, malgré quelques errements, nous gratifiera d'un plot on ne peut plus convaincant qui au final ne sera pas sans faire écho (encore une fois !) à une des problématique essentielle de l'universal century.
Les seules problématiques, inhérentes au format essentiellement, viendront de la lenteur à laquelle sera parfois confronté ce dernier, d'une certaine opacité quand au déroulement du Gundam Fight, et de la rupture pas très bien gérée entre les deux arcs majeurs de l'animé.
Mais que reste-t-il ?
Et bien juste l'essentiel .
Des combats de Gundam partout tout le temps à chaque épisode, un héros badass de bout en bout malgré sa courbe de progression qui n'est pas sans rappeler les shonen, et une tripotée de protagonistes qui crèvent l'écran (Master Asia, Allenby, Schwarz Bruder...) avec une réalisation au poil qui sait user des stock shots sans trop en abuser, agrémentée d'une OST (enfin ! ) de qualité composé par Kohei Tanaka.
Ne nécessitant absolument aucun pré-requis Gundamesque, G Gundam se pose finalement comme un Ovni dans la série Gundam, une sorte d'ode aux Super Robot pour nous dire "oui Gundam ça pourrait aussi être ça", une ambiance complètement loufoque plein de combats des musiques dynamiques, un vrai protagoniste non emo, des moments héroïques, tristes et une vraie histoire d'amour, tout ça c'est G Gundam mais c'est aussi (un peu) du Gundam.