Une série avec Olivier Gourmet, ça ne se refuse pas, voilà ce que j’ai immédiatement pensé en apprenant la prochaine sortie, à l’époque, de la série ”Moloch”... Le hic est que ce n’est pas parce que j’aime un comédien que je vais trouver inconditionnellement le film ou la série dans lequel il joue digne du plus grand intérêt.
En plus, je n’avais lu que le début de l’intrigue et je me suis lourdement trompée car j’ai eu le tort de penser que c’était peut être une ”libre adaptation” du roman ”La nuit des salamandres” de Graham Masterton (lu en 1990 et que j’avais bien aimé). En fait, il n’en est rien à part que l’histoire débute avec des inconnus qui s’embrasent brutalement.
Dans la série "Moloch", créée et réalisée par Arnaud Malherbe, il y a trois personnages principaux :
Une journaliste (Marine Vacth, vue dans le film ”La confession” de Nicolas Boukhrief avec Romain Duris) dont la nature est très ambitieuse, qui a des problèmes au sein de son travail et une situation familiale (avec ses parents) qui est tout sauf équilibrante. Nous avons à ce niveau là des scènes même des plus ridicules.
Le policier (Arnaud Valois vu dans le film ”120 battements par minute” de Robin Campillo avec Nahuel Perez Biscayart) qui est amoureux de la journaliste, mais a une éthique professionnelle.
Le psychiatre (Olivier Gourmet, plus besoin je pense de le présenter...) qui est hanté par son passé (il a perdu son fils dans un mystérieux accident) praticien aussi détraqué, sinon plus, que ses propres patients et qui semble avoir une "possible connexion" avec le meurtrier.
Bref, J’ai commencé la série à une heure très tardive (ou très matinale) mais confiante car Morphée ne me tournait pas autour. Malheureusement, j’étais très optimiste et encore plus présomptueuse.
En effet, le rythme étant d'une lenteur inqualifiable, j’ai dû m’accrocher pour ne pas lâcher prise dès le premier épisode (ça commençait bien....) mais j’ai tenu toutefois le coup jusqu’au deuxième en commençant tout de même à somnoler..... Au début du troisième : je roupillais.... Il ne fallait pas trop en demander quand même !! Je ne suis allée jusqu’au bout de la série que le lendemain.
J’ai eu l’impression de suivre une série où il y a un peu de tout.... du fantastique, du policier, du thriller, de l’ésotérique, du social, du surnaturel, du paranormal, etc. etc. En y allant "à la louche" : on y trouve tout ce qu’on veut (ou pas).
Des prises de vue dans les tons froids de gris et de bleu qui rappellent les couleurs ambiantes souvent des séries ”scandinaves”. Une musique que certains ont trouvé réussie mais qui fut pour moi surtout trop envahissante. L'interprétation de tous les comédiens n'est pas des plus magistrales mais elle n'est pas non plus désastreuse.
Arnaud Malherbe a dit qu’il a réalisé une série qui avait pour message "la dénonciation de l'injustice sociale".
Emprunter ces combustions spontanées comme allégorie d'un pays en colère est ambitieux, à vrai dire même un peu trop, d’autant que la série ne va pas au bout de cette idée. ”Le feu est en chacun de nous, il ne dévore que ceux qui refusent de changer leur coeur ! Ils doivent changer ou périr, ici et maintenant ! Saperlipopette !!! ”Moloch” en fait ”purifierait” par le feu ?
Et alors la fin du mystère, ça donne quoi ?... C'est tout compte fait un final en queue de poisson qui n’explique rien. Chacun pourra, s'il souhaite faire une interprétation, s'y lancer dans une à sa convenance. D'autres se contenteront, plus modestement, de reconnaître "n'avoir rien compris" et oublieront bien vite cette série de 6 épisodes qui auraient pu être aisément ramenés au maximum à trois.