Probablement le pire défaut de cette série c'est qu'elle ne sert a rien, n'apporte rien de nouveau si ce n'est une nouvelle fois venir enfoncer la porte ouverte qu'est le nom Jeffrey Dahmer. Nom qui, comme beaucoup d'autres tueurs en série de renoms, permet à tant d'écrivain, réalisateurs et journaliste de combler les fins de mois en assurant un succès au moins modéré au produit juste par association, jusqu'à ce que le nom soit si régurgité qu'il n'intéresse plus personne.
Voila aussi pourquoi Netflix fait d'une pierre deux coup en attendant un moment où plus personne ne s'intéresse à Dahmer pour le ressortir de son trou, et plutôt deux fois qu'une avec une série documentaire en plus de la fiction.
L'ironie ressurgit cependant en essayeant de construire une vision méta sur la critique du sensationnalisme qui reprends à toute les sauces l'histoire de ces meurtres, cela tout en faisant une série qui ne rate pas une occasion dans ses choix artistiques d'être pour le moins insensible.
Cast un acteur qui génère le même genre de fan girls grâce à son rôle dans American Horror Story que Dahmer lui même eu peu le faire, l'érotisation du personnage, la direction de la photographie digne de [insérer film avec du budget tourné pour netflix] sans que ça ne lui attribue nécessairement un caractère particulier. Au contraire la volonté constante d'éclairer comme s'il s'agissait d'une scène de révélation divine laisse parfois à désirer sur la corrélation entre la violence réelle de ces actes et la façon dont ils ont été mis en image.
Pas de parti pris fort, pas d'écriture nouvelle, même pas un scoop dans l'affaire ou sa résolution qui pourrait justifier le voyeurisme. Au final la série Dahmer n'existe que comme une modernisation consensuelle d'un thème vu et revu dont elle peine à prendre assez de distance pour remarquer l'ironie et l'hypocrisie d'une énième redite.