Pour les montagnes égyptiennes qui accouche d'une souris sans prétention...

Je suis un fidèle spectateur du MCU. Malgré les défauts qui accompagnent bon nombre des productions qui en sont issus, j’ai toujours beaucoup de plaisir à me plonger dans cet univers. Je le trouve divertissant. Je guette donc les différentes nouveautés qu’elles soient au cinéma ou sur Disney +. La dernière arrivée en date est la série Moon Knight. N’ayant pas de culture comics, ce personnage m’était inconnu. Les seuls prérequis que je possédais avant de mon plonger dans les premiers épisodes étaient le lien entre le héros et la mythologie égyptienne et le fait qu’il ne possédait a priori pas de liens directs avec les différents protagonistes déjà vus dans l’univers Marvel. Il ne me restait plus qu’à me laisser porter pour en apprendre davantage.

SAISON 01

La première saison se compose de six épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun. Le premier épisode nous fait découvrir Steven. Personnage introverti, il travaille dans la boutique de souvenirs d’un musée mettant la culture égyptienne en lumière. Je me suis assez rapidement attaché à ce héros à l’apparence fragile et torturée. Le fait que plusieurs personnalités semblent l’habiter ne facilite pas sa stabilité mais offre un potentiel narratif intéressant.

Le parallèle entre l’évolution du personnage et le démêlage de la pelote de laine narrative est évident. La schizophrénie du héros génère des trous noirs dans l’histoire. Il faut donc accepter les zones d’ombre dans la trame et de ne pas tout maîtriser dans l’immédiat. Le puzzle est amené à s’assembler au fur et à mesure. Les enjeux sont amenés à évoluer et à prendre de l’ampleur au fur et à mesure de la saison. J’ai apprécié ce côté mystérieux des premiers épisodes.

La promotion de la série mettait en avant la dimension égyptienne de son héros. J’ai une attirance naturelle pour la dimension mythologique promise. Ces dieux et déesses ont un potentiel fascinant pour l’instant sous-exploité dans les séries ou les films. Les premiers épisodes sont décevants à ce niveau-là. Les divinités restent très en retrait des événements. Un nouvel espoir est né lors du débarquement du personnage principal au Caire à proximité des pyramides. Mais là encore mon bilan est mitigé. Je trouve que la magie potentielle de la mythologie égyptienne est vraiment peu ou mal utilisée. Dommage…

Le méchant de la série prend les traits d’Ethan Hawke. Il se nomme Arthur Harrow. On le découvre comme le gourou d’une sorte de secte dévouée à une déesse égyptienne aux desseins inquiétants. La performance de l’acteur est bonne mais cela n’empêche pas le personnage de manquer de charisme. J’ai trouvé l’écriture à son propos décevante. Il offre un antagonisme sans réelle particularité ou originalité. Il ne génère ni peur ni crainte. C’est dommage car cela empêche l’histoire de prendre une ampleur supplémentaire.

L’histoire se construit autour d’une course contre la montre pour retrouver une méchante déesse. L’enquête menée par les protagonistes est assez linéaire et finalement avec moins d’ampleur que je l’espérais. Le déroulé est classique. J’ai eu du mal à me passionner pour cette quête mystique. Au final, c’est la dimension schizophrénique de Steven le seul réel suspense auquel je me suis attaché. L’intrigue n’est pas désagréable mais manque d’attrait à mes yeux.

Qui dit Marvel, dit action. Il est évidemment que les scènes de combat font partie de l’ADN du MCU. Il est donc dommage qu’il s’agisse d’un des points faibles de Moon Knight. L’action est finalement peu présente dans la série et les scènes offertes n’ont rien de réellement exceptionnel. C’est d’autant plus décevant que le personnage de Moon Knight possède un vrai potentiel dans le domaine. Il s’agit d’un protagoniste possédant un style finalement original pour combattre. Il aurait donc été possible d’offrir des moments vraiment sympathiques. Hélas, ce n’est pas le cas…

Pour conclure, Moon Knight m’a laissé une impression mitigée. J’aime la thématique, l’univers mythologique égyptien, le personnage principal, le potentiel du superhéros. Hélas, la sauce ne monte jamais suffisamment pour offrir un chef d’œuvre. C’est dommage. Peut-être lors de la prochaine saison…