En plus d’être une adaptation du drama japonais du même nom (que je n'ai pas encore vu), Mother est aussi la première drama écrit par Jung Seo-Kyoung qui est connue pour être co-scénariste de Park Chan Wook depuis Lady Vengeance (sauf pour Stoker) jusqu'à Mademoiselle récemment. Meme si les scénarios sont écrits par 4 mains et finalement peaufiné par PCW, il est évident de ressentir l'influence et l'importance de Jung dans la cinéma de Park à travers les personnages féminins fortes, affranchies et indépendantes. ( Geum-Ja dans Lady Vengeance, Tae-Ju dans Thirst, Hideko et Sookee dans Mademoiselle).
Donc en tant que cinéphile et fan de drama (oui je suis un mec et j'aime les dramas !), j'étais intrigué par ce drama par sa présence et aussi les thématiques abordés (la maltraitance d'enfance, les relations mère - fille etc.) et le casting.
Ce drama fonctionne en tant qu' un thriller course poursuite qu'un mélodrame familial.
Le choix de nom pour un drama ne s'est jamais aussi bien porté: Mother c'est un récit de ce qu'est d’être une mère, illustré par le portrait de plusieurs mères de personnalités et histoires différents. C'et aussi une histoire d'amour entre 2 personnes qui deviendront mère et fille réuni par le passé douloureux commun et liés par les liens du cœur aussi fort ,si ce n'est que plus, que les liens du sang. C'est aussi un portrait aussi terrible que glaçante de la société coréen ultra patriarcat, dominé par le capitalisme, l'individualisme et gangrené par les contraintes sociales et met en lumière les failles de cette société et ses premiers victimes les plus faibles. (dont les femmes, les mères célibataires et les enfants.)
Le scénario est merveilleusement écrit avec quasiment sans les moments de filler ( à part quelques moments dans l'épisode l'avant finale) ce qui est un exploit pour un drama qui se déroule sur 16 épisodes (coucou Goblin) tel qu'on a l'impression de voir un film de plus 16h. On est témoin du voyage de Soo-Jin et Yoon-Bok a travers leur amour sans faille l'un envers l'autre, les moments de joie et de désespoir et leur rencontre avec plusieurs personnages (formidablement développés jusqu’à plus petits) à travers leur cavale.
Jung n'hésite jamais à aborder les thèmes difficiles sans en édulcorer ou diminuer même dans les moments les plus noires et sensibles et y va frontale (et son courage est à saluer.) Les scènes d'abus d'enfances sont perturbantes et assez insoutenables. Ce n'est d'autant plus d'effrayant et déprimant que ces faits existent réellement dans notre société quotidienne (illustré par les récents fait divers sordides) même dans notre société française (dont la protection sociale/famille est assez élevé donc imaginez là-bas !)
L'histoire est rempli de moments inoubliables (que ce soit du suspens ou de l'émotion) dans chaque épisode tout au long du drama ce qui est assez hallucinant. Je suis pas une personne qui a une larme facile mais je dois me confesser que j'ai eu les yeux humides devant quasiment chaque épisode. Il y a des moments d'émotions (Hye Na à la plage, confession de la grande-mère coiffeuse, renoncement de Soo- jin par la grande mère actrice, la fin de l'épisode 13 et 14) qui nous déchirent le cœur comme rarement le mélodrame peut faire.
Chaque personnage est humain (même les plus monstrueux) et j'ai jamais vu un drama avec un niveau de jeu aussi élevé et excellent par un casting: les 2 mères de Soo-Jin sont rempli d'amour, de dignité et d'humanité formidablement joué par les 2 très grandes actrices absolument impériales. Le couple de maman indigne et le psychopathe sont aussi superbement interprétés (le copain psychopathe est absolument terrifiant et l'acteur est extraordinaire ), on comprend pourquoi ils sont devenus des monstres sans les excuser.
Lee Bo-Young est parfait en tant que Soo-Jin, cette femme qui se découvre en mère et, qui par conséquence, comprend ce que ses mères peuvent ressentir et l'amour que peuvent porter sa mère adoptif et biologique et comment être leur fille. Elle est à la fois fragile et forte, déterminée et indécise et incarne à merveille son personnage.
Enfin, Je ne peux ne pas parler de la petite Heo Yool qui incarne Hye-na/Yoon-bok. Elle est toute simplement exceptionnelle. Je n'ai pas aussi autant impressionné par un acteur enfant depuis Roddy McDowell dans Qu'elle était verte ma vallée ou Haley Joel Osment dans Le 6e Sens. Elle exprime tellement d'émotions avec un jeu si naturel pour montrer sa fragilité, son courage, sa joie et peine, parfois plusieurs en même temps avec une telle naturelle et facilité que c'en est épatant. Jamais vu une petite si adorable et touchante depuis un sacré bail (et Dieu sait qu'il y a beaucoup de formidables d'enfant acteurs coréens). Je parie ma main coupée que cette petite sera une grande actrice (si elle ne l'est pas déjà) à l'avenir comme la future Kim Go-eun ou Kim Tae-ri.
J'oublie d'en parler des qualités artistique du drama. C'est superbement mise en scène (le choix de 2:35 au lieu de 1:85 habituelle n'est pas qu'un gimmick et il y a les véritable choix de mise en scène, artistiques et cadrages qui illustrent et amplifient le récit) d'une élégance remarquable soutenu par la magnifique photo, l'excellent montage (illustré par nombreuses séquences inoubliables et cliffhangers de folie) et une musique extraordinaire (une des meilleurs pour un drama qui nous file aussi bien des frissons que des larmes)
C'est aussi rafraîchissant et encourageant de voir un drama dont le casting est majoritairement féminin avec les rôles principaux qui sont tenus par les grandes actrices (alors que le cinéma/drama coréen est plutôt habitué de grand rôles masculins) .
Pour conclure, je porte cette série très cher dans mon cœur tant j'étais bouleversé par un tourbillon d'émotions. C'est probablement ma série préféré tout confondu. (drama, série, anime ) J'étais ravi et très ému de suivre l'aventure de ces 2 belles personnes et de voir que les liens de cœur sont aussi fort que les liens du sang, et qu'il suffit pas de porter l'enfant dans son ventre et d'accoucher pour être une mère et tout ce qu'il faut pour en être une.