Le drama l'indique dès son titre : ce sera lourd émotionnellement. Et pour cause, Han Geu-roo et son père travaillent pour Move To Heaven, une société spécialisée dans le nettoyage des lieux de vie de personne décédées. Dans la solitude et le dénuement, par maladie, accident, suicide ou meurtre, toutes les morts peuvent bénéficier de l'expertise de ces techniciens pas comme les autres, qui se concentrent sur les choses qu'on laisse derrière soi pour faire passer un dernier message au monde ou à nos proches.
Le casting est franchement incroyable, et bien porté par des acteurs et actrices investi·es dans leurs rôles. Alors oui, on a encore une glamourisation de l'autisme, mais le drama propose bien plus que ça, avec des peronnages creusés, et des évolutions logiques. Et je ne vais pas mentir : j'ai eu franchement peur que ce soit bien plus violent, car il y avait le potentiel pour tomber dans le franchement glauque. La scène de présentation entre Choi Sang-koo (Lee Je-hoon) et Han Geu-roo (Tang Joon-sang) me fait encore frissonner tellement j'anticipais les pires crasses de la part de cet oncle au charisme venimeux.
Mais non, car l'intrigue se concentre surtout sur le deuil et la reconstruction. Avec beaucoup de bienveillance, même si elle donne l'impression de forcer les abcès à se percer, elle exorcise les démons du passé et oblige ses personnages à se défaire de leur culpabilité, véritable chaîne qui les retient prisonniers. Et chacun apprend sa leçon, tout en subtilité. Cela dit, ce choix peut desservir un peu quelques sous-intrigues, puisqu'il en annihile un peu la tension, mais sans que ce ne soit rédhibitoire non plus vu le message principal du drama.
De plus, j'ai été très émue par la pudeur des émotions des protagonistes, sans que ce ne soit traité de manière naïve comme ça peut l'être dans certaines productions sud-coréennes. C'est pudique mais pas ridicule, tout comme c'est dur sans jamais tomber dans le pathos non plus.
Le tout est servi par une photo et un montage de grande qualité, et une OST très moderne, qui casse les codes du genre. Dès le premier épisode, on sent que ce n'est pas un drama "comme les autres", on y voit vraiment la patte de la production Netflix, je trouve. C'est un peu déstabilisant, mais ça porte finalement le résultat final à un autre niveau.
Petit bémol pour la dernière scène, qui m'a semblée un peu abstraite. Je ne savais pas si elle ouvrait sur une seconde saison, ou si elle catalysait tous les éléments vus en amont de la série, auquel cas j'ai complètement loupé le coche, mais elle termine de manière un peu brutale ce drama pourtant si bien équilibré, et qu'on aurait aimé voir durer plus longtemps (ce qui est, là encore, assez rare).
Mais sans ça, ç'aurait été un sans-faute, et ça ne m'empêche de toute façon pas de le classer dans mes coups de coeur.