Critique de la saison 1
Des lignes de code cousues de fil blanc
Ça commençait bien, avec – comme on nous l'a tant vendu – une vision plus réaliste de "comment les hackers hackent", et un monde uuultra-manichéen et cliché dont la série – pouvait-on espérer – saurait se moquer intelligemment.
Et puis il le scénario s'est déroulé. Ça s'est gâté avec l'apparition du personnage du dealer (très mal écrit, complètement superflu, présent uniquement pour dérouler une intrigue secondaire ridicule et sans intérêt). Ça s'est encore gâté à l'épisode 4, un vrai "filler". Puis avec le personnage de Tyrell Wellick qui fait de plus en plus n'importe quoi, mais vraiment n'impoooorte quoi (les scénaristes définissent apparemment les actions du méchant en tirant dans un chapeau à WTF, ah mais non c'est juste que le scénariste sans inspiration veut faire rentrer au forceps Bateman d'American Psycho dans son histoire, comme il aimait faire interagir ses figurines Action Man avec ses legos).
Et puis...surtout... il y a les interactions de Tyl... euh... Mr Robot avec le reste du monde. Et la "révélation-incroyableu-twiiist" dont on installe les éléments progressivement, révélation qui tortille très tôt dans tous les sens :
Est-il une vision? Une projection d'Elliott ? Une vision de son père ? Son père ?
Mais comment ne le reconnaîtrait-il pas (alors qu'il évoque régulièrement son souvenir) ? Et comment expliquer qu'une caméra objective des interactions complexes entre ces visions et le monde?
Plus les épisodes passent, plus on se rassure :
Les éléments mis à l'image sont clairs : ce twist est inenvisageable, sauf si le réalisateur est un immense nullard. Il ne nous fait PAS une resucée de Fight club (dans les dédoublements de personnalités, donc, mais aussi des thèmes, ou du but même des personnages, avec un "projet" de remettre à zéro les dettes des particuliers). Tant mieux, parce que ça aurait déjà été fait. Surtout le twist "I'm Tyler Durden", avec 15 ans de retard...
Sauf que : si. C'en est une resucée. De la pire espèce. "Le même, en beaucoup moins bien".
Ils nous font ça à grand coup de :
C'est dans sa tête donc on peut vous montrer ce qu'on veut à l'image, le détail du scénario n'a pas d'importance ! Il a des visions ! Le scénario suit ses visions, c'est touuut. Ce n'est pas "ta gueule c'est magique", mais "ta gueule, c'est psychiatrique" !
Mais quand on tombe dans une telle facilité scénaristique, au moins on essaie de le faire bien. On ne fait pas une scène sans Eliott où Wellick interagit physiquement avec Mr Robot en tant que Mr Robot (Tyler, je vous présente Tyrell...). Idem pour une scène avec Romero. Ou des scènes au bar entre Mr Robot et Eliott. Ou...
Bref Ces scènes ne sont là que pour démontrer que le script est écrit avec les pieds (pour être poli).
N'est pas Fight Club qui veut. Même en mettant "where is my mind" en fin d'episode 9.
Le réalisateur croyait avoir trouvé la recette du film générationnel en modifiant euh... subtilement (???) quelques ingrédients. Mais évidemment avec 15-20 ans de retard et sans comprendre ce que l'on singe, ça ne marche pas.
N'est pas "Fight club, le reboot" qui veut. Même en changeant "club" en "society". Même en chauffant des bandes magnétiques (oui, en 2014... Mr Robot est bien échoué dans les 90s) plutôt que de détruire des bâtiments.
F*** society.
F*** the club.
F*** Mr Robot.
Critique de la saison 2 & 3
Sans beaucoup de conviction, au vu de l'immense déception de la saison 1, j'ai donné sa chance aux saisons suivantes, en me quelque chose comme : "bon, c'est quoi la suite de Fight Club". On a bien compris que la règle c'est "rien n'a l'air de ce qu'on croit" et, "attends toi à de l'inattendu et du twist". Etonnamment, ça passe un peu plus.