Bon, bon, bon par où commencer ?
Mr. Robot est une série qui parle d'un hacker et le fait de façon réaliste. Comprendre : il ne hacke pas la NSA en se brossant les dents le matin et ne fait pas tomber des satellites pour le p'tit dej. Nope. Elliot est un Grey Hat Hacker, Il hacke pour son propre compte. Certains diront que non, qu'il hacke pour protéger certains, pour en libérer d'autres, etc. Nope, Elliot a un léger problème social qui fait que ses relations avec autrui passent par le hack et, dès lors, ses actions sont menées par ses envies personnelles.
Ca c'était le début puisqu'ensuite la série se met à parler, toujours de façon très intelligente et subtile, toujours à travers divers prismes que sont les personnages, de la société, de la psychologie de chacun, de tous, des 1%, des conglomérats financiers, etc, etc, etc.
Cette série s'adresse clairement à la Gen Y, s'appuyant sans rougir sur les combats menés par cette génération et les idées qu'elle porte.
J'avoue que j'ai regardé pour le côté hack et pour voir (enfin) un hacker représenté tel qu'il est (non, il n'a pas de clavier greffé aux doigts) et même si le propos de nouvel ordre mondial (pour faire court) m'intéresse j'avoue n'avoir pas tant accroché que ça au fil rouge et le dernier épisode a, bizarrement, réussi le tour de force de ne pas me donner besoin de voir la saison 2.
C'est ça, effectivement, je ne suis pas attiré (ni repoussé hein) par ce que l'on pourrait y découvrir. Je suis neutre à ce sujet et ne la regarderai certainement pas cette seconde saison. Le propos vers lequel la série évolue ne m'intéresse tout simplement pas.
Il y avait déjà eu plus tôt l'arc du junkie dans la série qui m'avait ennuyé, et celui du schyzo va m'ennuyer encore plus je crois tant c'est vu et revu.
Mais la série avait aussi des points que j'ai trouvé épatants tout au long de la saison et je ne pouvais pas ne pas en parler : la photographie et la mise en scène. Il suffit d'un épisode pour comprendre que Sam Esnail se fait plaisir ici à prendre à revers tous les codes du genre.
Elliot est un personnage effacé, qui n'a pas sa place dans la société ou en tout cas ne la trouve pas, et est cadré 90% du temps dans un petit coin de l'écran quand d'autres qui sont à l'aise avec autrui sont centrés dans l'écran. Indubitablement un sentiment d'oppression s'ensuit nous mêlant à ce qu'Elliot ressent.
Et ceci n'est que pour la photographie. Le montage et la musique ne sont pas en reste sans parler de cet univers Geek soooo 80's 90's dans l'âme frôlant le fan service sur certaines références.
Un point que j'ai trouvé intéressant dans l'univers de la série : nous voyons le monde à travers les yeux d'Elliot qui se défie bien des illusions marketing. Ainsi toutes les entreprises visibles dans la série sont nommées expressément avec leur fonction (telle des variables, des executables) et non leur raison sociale. Ainsi une entreprise de déménagement sera "A man in a van" littéralement puisque ce n'est rien d'autre que ça. Un panneau de passage piéton représentera des businessmen avec une malette parce qu'après tout, ils sont les seuls à traverser dans ces quartiers et Elliot en fait donc abstraction.
Le méchant conglomérat de la série est appelé par tous "Evil Corp", sans détours, c'est son nom. Je n'ai plus les autres exemples en tête mais prêtez attention aux décors, aux enseignes, aucune n'a vraiment de "marque" mais le texte du logo est utilisé pour écrire la "fonction" de l'entreprise.
Pour résumer cette série est une réelle surprise, un OVNI dans le paysage actuel (et je ne parle même pas de la performance de Christian Slater), une saison de 10 épisodes c'est correct pour se faire un avis donc ne passez pas à côté.
Pour ma part la saison 1 m'a contenté et je ne me ruerai pas vers la saison 2 à moins d'avoir du temps de libre l'an prochain.