Objet télévisuel sorti de nulle part, MR ROBOT s'écarte très librement des chemins battus pour un résultat impressionnant. Sans doute l'événement du petit écran de cet été 2015, la série de Sam Esmail s'intéresse au monde du hacking et parvient avec une facilité déconcertante à développer toutes les thématiques inhérentes à son statut. Nous découvrons Elliot, un jeune programmeur antisocial qui souffre d'un trouble du comportement. Recruté par un anarchiste mystérieux, qui se fait appeler Mr. Robot, le jeune hacker va tenter de rétablir l'équilibre de la société en détruisant le conglomérat appelé EvilCorp. S'appuyant sur un scénario béton qui constitue l'un de ses principaux atouts, MR ROBOT est une oeuvre singulière à l'ambiance unique, une sorte de mixte entre FIGHT CLUB et TRAINSPOTTING. C’est sans faux pas que la série aborde avec une facilité déconcertante des notions complexes d’informatique, de philosophie, d’économie ou de psychologie, aussi pertinente lorsque elle évoque l’évidente instabilité d’un paradigme bâti sur de l’abstrait, que lorsque elle s’intéresse aux blessures intimes de ses personnages. La voix off mielleuse de Rami Malek, qui s'adresse parfois au spectateur à l'aide d'aparté bien tournés, nous amène grandement à réfléchir sur le monde dans lequel nous évoluons. Le thème du hacking, la solitude des sociétés technologiques, la drogue, le monde de l'entreprise, la dette monétaire et la réflexion sur le sens de la vie sert donc de toile de fond à cette série originale. La mise en scène est impeccable avec des tons gris et sombres dominants, accentués par une musique subtile qui contribue grandement à l'ambiance. Rami Malek s'offre une prestation hallucinante en tant qu'hacker asocial complètement dépassé, et Christian Slater redore un peu du blason avec une performance satisfaisante. S'achevant sur un twist final vertigineux, MR ROBOT est une série fort intelligente au propos plus intéressant, et qui a le mérite de ne pas prendre le spectateur pour un idiot.