L’histoire de la (très longue) ratification de l’amendement pour l’égalité des sexes (ERA) aux Etats-Unis dans les années 70 vue à travers le regard de sa principale opposante, l’ultra conservatrice Phyllis Schlaffy. Un point de vue intéressant qui permet de mettre en scène l’affrontement parfois brutal qu’elle mena contre les représentantes des mouvements progressistes, évitant à la série d’adopter un ton attiédi par trop de manichéisme. Mais les grandes figures féministes sont également admirablement incarnées dans un récit étiré dans le temps, qui aborde la diversité du féminisme à cette époque et sa porosité entre les différents courants politiques. Mrs America rappelle que les débats sur la ratification de l’ERA avait permis de faire émerger un mouvement féministe politisé que l’élection de Reagan a assoupi jusqu’à très récemment.
Il se passe beaucoup de choses durant ces 9 épisodes, chacun centré sur une figure du combat. La série prend de l'ampleur et gagne en intérêt à chaque chapitre. C'est passionnant. Admirablement rythmé, porté par une excellente bande son et le meilleur des musiques de l’époque, Mrs America est aussi l'occasion de brosser de superbes portraits de femmes. Le charisme de Cate Blanchet rayonne sur un casting d'actrices flamboyant. Rose Byrne, Sarah Paulson, Margo Martindale, Uzo Aduba, Elizabeth Banks… elles sont toutes formidables et sont, au-delà du témoignage historique, une excellente raison de suivre Mrs America.