On apprécie l'humour anglais et les précurseurs que sont les Monthy Python et leur Flying Circus qui dès 1969, mêlent les situations improbables pour mieux cibler les contradictions de la société anglaise, ou plus récemment Ricky Gervais avec The Office pour ses relations de bureau décalées.
Tout un art dans la déclinaison, entre le Splastick, le Witty Humour, ou la comédie tout simplement satirique pour brosser notre époque contemporaine par l'humour.
Loin de la farce potache française qui s'appuie sur les quiproquos mais pas si loin d'une des réussites US qu'est Getting On et de son humour grinçant. Une Laurie Metcalf envahie par toute une équipe de bras cassés pour un caractère qui rejoint celui de MUM face à un certain nombre de personnages tout autant envahissants.
La vie de famille est ici au centre des saynètes pour mettre en valeur Mum (Lesley Manville), récemment veuve qui tente de supporter les membres de sa famille, en cachant tant bien que mal sa relation naissante avec son ami de longue date Michaël (Peter Mullan).
Dès l'introduction de la première saison les personnages entrent en scène et nous les suivons dans leurs rapports parfois bienveillants, parfois difficiles, où tous s'invitent régulièrement au domicile ne faisant qu'accroître la lassitude de MUM et la difficulté à se sortir de cette dictature sentimentale pour prendre un peu l'air.
La première saison si elle démarre bien n'en finit plus de se vautrer dans l'excès de grossiéreté et à l'écriture facile Les deux saisons suivantes oscillent entre redondance et situations bien senties permettant d'apprécier quelques portraits incisifs aux situations parfois très drôles mais trop rares pour emporter l'adhésion.
Et c'est bien là que le bât blesse. La verve, les joutes verbales que l'on attend de ce type d'exercice se perdent dans les insultes incessantes gratuites et de caractérisations poussives...et nous attendons, de moins en moins patiemment, que les deux tourtereaux envoient enfin tout valdinguer.
Car si mettre en valeur une femme de soixante ans vise la renaissance et le droit au bonheur pour un beau pied de nez aux mauvaises langues, on aura plutôt droit à un personnage aux réponses positives répétitives évitant la contrariété de tout son petit monde, le sourire constamment figé comme arme absolue à l'adversité, et aux molles réparties, toujours à l'écoute d'un fils usant (Sam swainsbury) et d'une belle fille (Lisa McGrillis) aux sarcasmes débiles qui épuisent littéralement voire énervent franchement. Les jeux des deux acteurs si ils répondent aux personnages que l'on veut brosser, sont d'une caricature insupportable.
Quelle contradiction d'ailleurs entre Mum femme (qui se veut) libre et son fils psycho rigide quand il s'agit du bien être de sa mère, qui renvoie plutôt à l'échec éducatif ne faisant que renforcer le caractère définitivement passif de Mum.
Les personnages féminins sont d'une pauvreté affligeante voire franchement insultante même si les hommes ne sont guère choyés non plus. Seuls peut-être Dorothy Atkinson au jeu jouissif, pour une belle sœur parfaitement castratrice et Peter Mullan dans celui de l'ami indéfectible, valent le détour par leur sobriété et leurs jeux parfaits.
Si la troisième saison se relève un peu de l'inertie ambiante, change de lieux et s'invite à la rébellion, on regrette que cet humour britannique si particulier à l'ironie cinglante et au sarcasme jubilatoire rate le coche faisant de ses échanges un summum de clichés dérangeants, et laisse perplexe sur le ton féministe du propos.