Ca y est, on a regardé les 20 épisodes de Mushishi.... Sans savoir que c'était la saison 2 et qu'il y avait une autre saison avant. Bon, la série se regarde très bien toute seule (et wakanim ne propose que cette saison là.) C'est très étrange, ça sonne un peu comme une délivrance alors que dans l'ensemble j'ai plutôt bien aimé.
La série est basé sur les légendes prétendant que les maladies et les événements surnaturels sont dû à des mushis, des êtres invisibles à mi-chemin entre le yokaï (pour le côté surnaturel) et l'animal (pour le côté "ils vivent au milieu de la nature et ne sont ni bons ni mauvais") Elle raconte les aventures de Ginko, un Mushishi qui parcoure les campagnes japonaises afin d'étudier les mushis, soigner les gens qui se sont rendus malade ou ont été maudit par ceux-ci.
Un des premiers mystères de la série est qu'on ne sait pas vraiment à quel époque ça se passe. Si Ginko semble avoir des vêtements modernes, les histoires se concentrent surtout sur des petits villages perdus dans le fin fond du japon. Une sorte de japon intemporel fait de petites communautés, de gens en yukata qui travaillent dans les champs ou près de la mer.
Car Mushishi, c'est une série sur l'intimité : on trouve surtout des histoires de familles, d'enfants en conflit avec leurs parents, de fraternité rivales et de vieux couples. Le mushi est souvent l'occasion de souligner une disfonctionnalité dans la famille : la femme qui n'aime pas son enfant, la fille qui se laisse dépérir par amour ou l'homme qui porte le poid de son frère mort.
Pourtant Mushishi n'est pas un dessin animé particulièrement joyeux ou triste. C'est souvent très contemplatif avec une lenteur très "Arte" : abondance de plans fixes, économies de mots sur fond de musique minimaliste à base de gongs. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai mis du temps à regarder la saison dans son entier : chaque épisode de 25 minutes semblaient durer une heure.
Néanmoins, il y a de très bons épisodes de Mushishi, la série étant limite une anthologie d'histoires mystérieuses : voyage dans le temps, personne se changeant en une autre, homme capable de siffler les mushis pour les attirer, femme faisant tomber la pluie, etc.... Un ensemble de thème qu'on retrouve souvent dans le genre fantastique.
Seul le personnage de Ginko reste d'épisodes en épisodes et souvent il est plus proche de l'observateur, qui propose une remède aux maux causés par les mushis sans interagir. Bon, parfois il agit un peu comme un connard (il existe un épisode où il se plante complètement de diagnostique) mais on est plus proche du médecin itinérant que du sauveur providentiel et c'est un point de vue intéressant. Il n'y a qu'un seul épisode sur ses origines, en plein milieu de la saison et celui-ci est assez... singulier. De même l'épisode 1 présente l'univers d'une façon très décalé, par un personnage secondaire qu'on ne reverra jamais, ce qui permet au final de bien faire comprendre l'aura de mystère conféré par les mushis.
Bref, Mushishi c'est très bien, mais il faut vraiment se poser devant et laisser le temps filer comme devant un film de Osu.