Une série fantastique, qui se déroule durant l’ère Tudor avec des décors et des costumes incroyables ? Hold my cervoise, j’enlève mon corset et j’arrive.
Dans la lignée des œuvres de fiction historique avec une bande originale rock et des héroïnes qui font fi des protocoles que leur impose le patriarcat, voici Jane Grey. Dès le début, on nous informe que cette série est une fiction, qu’elle change les faits historiques (en nous racontant même brièvement quelle est la véritable histoire de Jane) et que tout ceci n’est qu’une histoire. Au vu de quelques critiques survolées par ici, cela n’empêche pas certain-es de crier au wokisme, on mettra ça sur le compte de la chaleur qui a dû griller quelques neurones.
Dans la lignée du film “Catherine called Birdy” ou à une autre époque “The Pursuit of love”, nous voici donc dans un récit mouvementé, où une héroïne essaie par tous les moyens d’échapper à un destin qu’elle n’a pas choisi sur fond de musique rock. On ajoutera chez “My Lady Jane” un soupçon de fantastique avec des personnages qui se transforment en animaux, les Ethians. Bien entendu, ces gens sont persécutés par les Vivians, non pas la RH désagréable, mais les gens qui ne se transforment pas en animaux.
Clairement, le but de “My Lady Jane” n’est pas de te prendre la tête à la sauce Game of Thrones, mais bien de te faire binger comme jaja. C’est chose faite, j’ai poncé les huit épisodes en deux jours malgré des twists très prévisibles, cohérents avec le ton léger de la série.
Les personnages ont très peu d’épaisseur en termes de psychologie, clairement on a les gentils contre les méchants, même si un ou deux d’entre eux sont plutôt dans la zone grise (pour confirmer à la fin qu’ils sont des gentils). Les héros et héroïnes sont plein de vertu, les antagonistes sont complètement zinzins, le tout dans l’extrême, systématiquement. En revanche, mention spéciale à Dominic Cooper qui est très fin dans son jeu (alors que son personnage ne l’est pas du tout) et Kate O’Flynn en Marie Tudor absolument fracassée du bulbe.
Les décors sont splendides, familiers pour les amateur-ices d’oeuvres sur les Tudors, et la photographie est bien chouette (même si souvent trop sombre pour les scène de nuit, mais c’est normal, c’est la nuit et même si on joue du Bowie dans les tavernes, on n’avait pas encore de lampe de jardin LED).
J’encense à mort, mais alors pourquoi 6 ? D’un part parce que le côté romantique un peu gnan-gnan est très présent, avec des scènes intimes pas forcément nécessaires, mais ça reste plus prenant que Bridgerton, pour comparer deux séries avec des lords et des intrigues amoureuses. Et moi, ça m’ennuie au plus haut point. Aussi, même si j’ai passé un chouette moment, je ne reviendrai pas forcément dessus (j’aime revoir les séries quand j’ai un véritable coup de coeur, je fais des fixettes). En gros, après un peu de ménage dans les scène inutiles, l’intrigue aurait tenu sur un film de deux heures. Je recommande quand même, car on n’a jamais assez d'œuvres sur la période Tudors.