Semi-ambiance de fin du monde sur une terre désolée du bout du monde... paysages désertiques d'une beauté minérale, motel miteux & baraques délabrées côtoyant quelques bâtiments défraîchis témoins d'une prospérité révolue, pétroleuses à roue souvent déglinguées, peu de verdure & beaucoup de poussière, pluie aussi rare que les sujets de conversation & la thune sur le compte bancaire des habitants à la démarche traînante de cette ancienne bourgade minière, bouche pâteuse &/ou mâchoire ankylosée qui rend presque incompréhensive un anglais prononcé pourtant lentement... l'accent & le patois combinés... bonjour les dégâts, bienvenue dans le bush.

Avec cette préquel, on continue à aborder & explorer les thèmes de prédilection de cette saga sur un ton juste, sans fioritures ni misérabilisme ou pathos :

- siphonnage des matières premières pour alimenter la mondialisation de la connerie,

- implantation économique & donc ingérence politique chinoise (forcément...),

- corruption,

- spoliation du peuple aborigène,

- mémoire collective à jamais marquée par le génocide,

- programme d'occidentalisation des enfants arrachés à leur famille pour mieux détruire cette culture multi-millénaire,

- racisme & condescendance,

- prostitution,

- disparition de mineur(e)s,

- violences policières,

- pandémie de toxicomanie... alcool en tête,

- délinquance & criminalité à la petite semaine,

- sentiment de déclassement social d'une partie des descendants de colonisateurs,

- situation familiale conflictuelle,

- résignation & résilience,

- pauvreté & dignité,

- mendicité & revendication,

- humiliation & humilité.

Un copier-coller de l'Histoire des Amérindiens.

Le rythme délibérément lent permet, pour la 4ème fois, de bien s'imprégner de cette atmosphère particulière brillamment retranscrite & mise discrètement en musique, que certain(e)s pourraient qualifier de western australo-modernus, & rend d'autant plus marquants les rares moments où ça barde... pas de violence ni de tuerie gratuite pour le plaisir d'en montrer, on n'est pas chez ces abrutis de cainris.

Scénario, narration, réalisation, interprétation, dialogues, bande originale, aucune fausse note... c'est aussi sobre qu'efficace pour garantir une immersion des plus réaliste au pays des kangourous & des dingos (chiens sauvages).

1 flic & 1 avocate, 2 personnages pas si différents sur le fond pour aborder une Histoire fondamentalement tragique sous 2 angles différents, 2 enquêtes ardues pour donner corps à 1 œuvre profondément humaine & mature.

Bientôt promu inspecteur, le tout jeune Jay Swan revient au pays, sur sa terre natale, pour épauler une police locale du genre incompétente & fainéante, à l'exception de sa jeune collègue Cindy Cheung, & renouer avec sa famille.

On retrouve le même procédé scénaristique déjà employé dans Goldstone, sous forme d'hallucination montrant (1 fois) le défunt, pour orienter Jay juste ce qu'il faut dans son enquête & sa quête de justice.

La pugnace avocate Anousha a le sentiment d'avoir déterré un gros lièvre en consultant le dossier d'une vieille affaire & persévère jusqu'à ce que son investigation l'amène à mettre le pied dans un nid de vipères.

Chronologie du parcours de Jay Swan :

https://www.senscritique.com/film/mystery_road/11128788

https://www.senscritique.com/serie/mystery_road/33589017

https://www.senscritique.com/film/goldstone/21036603

-MoH-
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le 6 nov. 2024

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-MoH-

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